RESUME
Solides centenaires, Charles et Emmanuelle organisent cette année encore dans leur "château" le Congrès des Parfumeurs qui distribuent leurs produits. Garibaldi, leur gendre, mutilé et quelque peu dérangé, en sera le majordome. Hélène et Jacques, leurs petits-enfants, le comité d'accueil. Un train spécial amène les congressistes qu'une nouvelle de taille attend: Charles va se retirer. Dès lors tous vont s'affronter. Paul, baffreur boulimique, dont la femme, Jeanne, obsédée et frustrée, chaperonne leur fille de vingt ans, Bernard Germain, requin vaniteux attiré par les nymphettes, dont l'épouse préfère les soubrettes vénales; Daniel Daniel, venu avec son nouveau petit ami; Gus, le seul dont les gros billets ne peuvent tout acheter... Qui sera le successeur? Il y a aussi Jacques, dont Marthe découvre les vices cachés. Tout se complique lorsqu'une alerte éclate à la centrale nucléaire voisine. Les deux gardiens délégués au château ont à peine le temps de visionner quelques cassettes pornographiques avec Bernadette et Dominique, nymphomanes sur le retour, qu'on apprend la disparition de Jacqueline, la fille sexagénaire de Charles, qui, privée de son minitel rose par Emmanuelle, veut se suicider. Deux jeunes participants au Congrès, Sophie et Thierry, la sauvent. A eux l'entreprise, décide Charles. Mais ils refusent et s'en vont. Déjà, Charles, Emmanuelle et Jacqueline sont partis. Au château, on continue à comploter, sans se méfier du nuage noir qui vient tout droit de la centrale...
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky
Dialogues : Jean-Pierre Mocky
Production : Maurice Bernart
Montage : Jean-Pierre Mocky
Photographie : William Lubtchansky
Musique : Gabriel Yared
Costumes : Marie Rodriguez, Marina Zuliani
Maquillage : Josée De Luca
Décors : Clorinde Méry, Étienne Méry
Son : Bernard Rochut, Philippe Eidel, Franck Redlich
Durée : 1h28
Genre : Comédie
Sortie France : 10 février 1988
DISTRIBUTION
Charles Vanel : Charles
Denise Grey : Emmanuelle
Stéphane Audran : Bernadette
Jean-Pierre Bacri : Jacques
Roland Blanche : Gus
Jean-Luc Bideau : Paul
Darry Cowl : Daniel D.
Richard Bohringer : Adam
Eva Darlan : Marthe
Jean Poiret : Bernard Germain
Fanny Cottençon : Hélène
Sylvie Joly : Dominique
Bernadette Lafont : Jeanne
Jacqueline Maillan : Jacqueline
Bernard Menez : Simon
Jean Abeillé : Garibaldi
Judith Godrèche : Ophélie
Dominique Zardi : Un congressiste
Sophie Moyse : Sophie
Hervé Pauchon : Thierry
Jean-Claude Romer : Damien
Antoine Mayor : Le berger
EXPLOITATION
France : 770 600 entrées.
218 134 Entrées en fin d'exclusivité PARIS
AUTOUR DU FILM
- Avec deux films sortis en 1987, LE MIRACULÉ et AGENT TROUBLE, un troisième tourné dans l'année, LES SAISONS DU PLAISIR Jean-Pierre Mocky a mené un rythme de travail hallucinant, Boulimique de pellicule, il s'en expliquait ainsi : "Je tournerai jusqu'à ma mort. Pourquoi m'arrêter. Sacha Guitry a bien tourné dans un fauteuil roulant et réalisé de très bons films" ("Le Matin" - 12/03/87). LES SAISONS DU PLAISIR a été tourné au Château de Lavagnac, à Montagnac (Hérault), près de Montpellier.
- César 1989 Nomination Meilleure affiche
CRITIQUES
Mon avis
Comédie grivoise où on ne parle que de cul et où on ne pense qu'à çà. Mocky prend le prétexte d'un congrès de parfumeurs et d'une course à la succession pour enchaîner une suite de sketchs pour la plupart très drôles, interprétés par une pléiade d'acteurs tous heureux de casser leur image et de débiter des obscénités. Une distribution étincelante, avec une attention à chaque personnage, il faudrait les citer tous : Jacqueline Maillan en sexagénaire à demi nue adepte du minitel rose, Sylvie Joly et Stéphane Audran en nymphomanes frustrées, Richard Bohringer et Bernard Menez surexcités et se soulagant entre hommes derrière un rocher ("tu as un cul de reine dit l'un, toi tu as une bite de roi dit l'autre"), Fanny Cottençon offrant son cul au premier venu sous l'oeil et la caméra de son mari Jean-pierre Bacri, Eva Darlan se satisfaisant avc une domestique sensuelle et poilue, Darry Cowl génial en homo attiré par le jardinier et débitant à pluseurs reprises le fameux "Et plus tu désires une chose, et plus de toi s'éloigne cette chose" en l' atrtribuant à Confucius ou Baudelaire (autre réplique mémorable "Je m'excuse mais la vraie misère n'a d'égale que la sienne, ça c'est de moi"). Sans oublier le savoureux Jean Poiret attiré par les jeunettes, Jean-Luc Bideau en boulimique pathétique, Bernadette Lafont essayant elle-même les garçons intéressés par sa fille, Roland blanche monté comme un âne et distribuant à tour de bras des billets de 500 francs aux jeunes femmes autour de lui et enfin le couple de centenaires interprété par Charles Vanel et Denise Grey.
On passe un bon moment même si l'accumulation de dialogues crus et de scènes libertines lasse un peu sur la fin. Mocky jette au final un regard triste et amer sur ses personnages, les montrant en fait désemparés, seuls et désabusés, une défaillance de la centrale nucléaire proche finissant par les achever.
En bref, gros succès populaire après "Le miraculé" pour Mocky (époque bénie où il enchainait les films et les succès et où tous les acteurs se pressaient de tourner avec lui) même si il ne figure pas parmi ses meilleurs films selon moi, Les saisons du plaisir reste plaisant à regarder.
Autres Critiques
"Il n'est qestion que de cul. Mocky suggère plus qu'il ne montre. Mais avec une telle insistance de mots crus et de situations obscènes qu'on se lasse très vite de cette provocation plus "gauloise" que rageuse. Un des derniers rôles de Charles Vanel."
Jacques Siclier - Télérama.
"Qu'est-ce qui fait courir les hommes(et les femmes)? Le pouvoir, l'argent, le sexe -surtout le sexe! Voici donc une comédie érotique débridée, dans la meilleure tradition du cinéma gaulois,où,sous ses aspects provocateurs, Mocky reste un tendre, ne sauvant de l'apocalyspe nucléaire que ses jeunes amoureux (eussent-ils cent ans!). Un film "à-la-va-comme-je-te-pousse",mais fort réjouissant."
Claude Bouniq-Mercier. Guide des films Jean Tulard.
"Une fable délirante sur le sexe, le pouvoir et l'argent. Les Saisons du plaisir est une farce gauloise où chaque acteur en fait des tonnes, heureux de massacrer sa propre image et de patauger dans la lourdeur la plus grossière : Mocky est du pays du Carnaval."
René Prédal, 1988
"Jean-Pierre Mocky a toujours été un franc-tireur du cinéma français. Réalisé en 1987, Les saisons du plaisir est l’un de ses opus les plus provocateurs...Joyeusement foutraque, anarchique et d’un rythme endiablé, Les saisons du plaisir dépasse les limites de la vulgarité pour un brûlot brouillon mais jubilatoire qui fustige violemment les dérives d ‘une société obsédée par l’argent et le sexe et qui court à sa perte.
Brillamment dialogué et interprété par un casting de premier ordre ..., Les saisons du plaisir multiplie les situations scabreuses et entraîne le spectateur dans un incroyable jeu de massacre.
Si le filmage de Mocky est parfois approximatif (un des défauts récurrents du cinéaste, capable malgré tout de donner des œuvres aussi esthétiquement réussies que Litan ou Solo), le film présente une série de portraits savoureux et ignobles, brisant toutes les limites de la bienséance. Homosexualité, nymphomanie, pédophilie, sexualité déviante, prostitution, lutte des classes, zoophilie,… passent dans la moulinette d’un Mocky en roue libre mais constamment jubilatoire. Certains pourront s’offusquer de la grosseur du trait et de la vulgarité de l’ensemble, mais la férocité dévastatrice de Mocky est telle qu’elle balaie tout sur son passage et provoque un rire grinçant et libérateur."
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Extrait du JT - A2 du 09/02/88 Présentation du film - ©INA
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