RESUME
Chaminade, vétérinaire aux allures compassées, se trouve sur la Côte d'Azur, en instance de départ en croisière, lorsqu'à l'hôtel où il s'est arrêté, il est invité à soigner une jeune femme évanouie. La femme étant un « mammifère », notre Chaminade, après quelques hésitations, entreprend de soigner et questionner la malade : il comprend que cette femme est privée d'amour et il imagine de créer un centre où un « étalon » - en l'occurrence le puissant guitariste du lieu, le gros et grand Lionel - apportera aux dames insatisfaites « l'apaisement direct et naturel ». Mais le percepteur et le commissaire du lieu ne l'entendent pas ainsi. Leurs femmes étant devenues des adeptes du vétérinaire, ils se rendent sur la calanque abritée où le blond Lionel rend hommage à ses clientes et tentent de le faire arrêter. Une poursuite loufoque s'engage entre les maris, partisans de l'ordre moral, et ces dames et leurs « supporters ». Chaminade se rend auprès du député du lieu, un géant, aux difficultés d'élocution certaines. Le jour où le projet de loi sur les « étalons », reconnus « d'utilité publique, remboursables par la Sécurité Sociale », doit passer à la Chambre, il se substitue au député défaillant et emporte l'adhésion de la Chambre, malgré des remous divers. Les étalons se multiplient, sont mis à l'épreuve par un bataillon de femmes expertes et décidées, dirigées par un commandant de réserve. homosexuel, et le tout se termine dans une pantalonnade effrénée. Chaminade peut se retirer. Mais le jour où il compte enfin partir en croisière, sa valise à la main, arpentant de nouveau le quai du port. on lui demande de soigner un jeune garçon qui vient de s'évanouir.
© Les fiches du cinéma 2001
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky, sur une idée de Bourvil
Adaptation : Jean-Pierre Mocky, Alain Moury
Dialogues d'Alain Moury
Assistants réalisateurs : Luc Andrieux, Jacques de Chavigny
Production : Jean-Pierre Mocky pour Balzac Films, Filmel, CCFC (France)
Directeur de production : Gilbert Marion
Producteur délégué : Eugène Lepicier
Distribution : C.C.F.C
Compositeur : François de Roubaix
Photographie : Marcel Weiss
Opérateur : Paul Rodier, assisté de Christian Dupré et Daniel Pouey
Son : Séverin Frankiel, Lucien Yvonnet
Montage : Marguerite Renoir, assistée de Sophie Tatischeff
Décors : Jacques Flamand
Chef constructeur : René Loubet
Régisseur général : Claude Muller, Arlette Denis
Photographe de plateau : Pierre Raffo
Générique : Gramma
Affichiste : René Ferracci
Pellicule 35mm, couleur par Eastmancolor
Tournage à partir du 09 septembre 1969 à Cerbère (Pyrénées Orientales), Granville (Manche)
Genre : comédie
Durée : 90 minutes
Date de sortie : 13 février 1970 (France)
DISTRIBUTION
André Bourvil : William Chaminade (vétérinaire)
Francis Blanche : Dupuis, le percepteur zélé
Jacques Legras : Pointard
René-Jean Chauffard : Le docteur Finus
Noëlle Leiris : Nelly Pointard
Marcel Pérès : Le commandant Moursson
Jean-Claude Rémoleux : Le député Léon Lacassagne
Lionel"Jo" Labarrère : Lionel, l'athlète
Francis Terzian : Lino Ferrucci
Solange Certain : Irène Dupuis, la femme du percepteur
Agostino Vasco : Sam Radock
Michael Lonsdale : Le commissaire Donald Both
Pierre Benedetti : Michel Lyx
Pierre Durou : Le capitaine Mathieu
Denise Péronne : Mlle Lorthiloir, l'infirmière
Sophie Sam : Annette Both
Roger Legris : Le président de l'assemblée
Edith Perret : La directrice de L'école normale
Thérèse Aspar : La conseillère conjugale
Philippe Brizard : Mr Leplanchet, le bouliste
Liza Braconnie : Mme Leplanchet
Raphaël Delpard : mr Lemercier
Luc Andrieux : Le brigadier Zorba
Pierre Raffo : L'huissier
Rudy Lenoir : Un mari
Christian Chevreuse : Mr Piquemou
Edith Fontaine : Une invitée de Mr Lacassagne
Andrée Servilanges : Une invitée
Mercédès Lintermans : L'assistante sociale
Roger Lumont : Un député
Dominique Zardi : Un député
Jacques Lévy : Un député
Maurice Jany : Un député
Antoine Mayor : Un député
Luc Bartholomé : Un député
Adrien Cayla-Legrand : Un député
Nicolas Bang
Janine Walet
Les habitants de Cerbère
AUTOUR DU FILM
Origine du film
-"En 1969, j'étais sur une terrasse, en vacances, avec Bourvil. On entend deux bonnes femmes se plaindre de leurs maris. Elles disaient: «Pendant le travail, ils ne nous baisent pas et, pendant les vacances, ils ne nous baisent pas non plus parce qu'ils vont à la pêche.» Arrive un chanteur à gros biceps. Elles disent: «Il est pas mal celui-là.» Et on a décidé de faire un film où des étalons pour femmes mal baisées sont remboursés par la sécurité sociale."
-Tourné à Port-Bou, L'ÉTALON est le dernier des quatre films que Jean-Pierre Mocky réalisa avec Bourvil, après UN DRÔLE DE PAROISSIEN, LA CITÉ DE L'INVINCIBLE PEUR et LA GRANDE LESSIVE. Bourvil qui devait disparaître quelques mois seulement plus tard, le 23 septembre 1970. Au sujet de sa collaboration avec celui-ci, Mocky précise : "L'ÉTALON est le film le plus violent que j'ai fait avec Bourvil. Je crois qu'il faut insister sur ce point : lorsque je fais "un Bourvil", ce n'est pas "un Bourvil" comme les autres. J'utilise Bourvil comme "dérangeur" de la société de consommation alors que, généralement, Bourvil est utilisé comme un héros de cette société. La grande vertu du comique, c'est de déranger le public sans qu'il s'en aperçoive; le faire rire tout en "agaçant" les dents ! L'ÉTALON - ajoute Mocky - n'est certes pas un film pudique, mais c'est incontestablement un film sain, décontractant, disons rabelaisien, une sorte de Gargantua érotique...
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CRITIQUES
Mon avis
Jean-Pierre Mocky décide de se préoccuper du plaisir des femmes mariées et de l’ennui qui les envahit quand leurs maris sont occupés à jouer aux boules ou à laver leurs voitures. Pour cela, il fait appel pour la quatrième et dernière fois à Bourvil ,déjà très malade, lui rase la tête et en fait un vétérinaire qui remédie à cela et offre aux épouses délaisées un étalon désintéressé qui se contentera uniquement de les satisfaire sexuellement (surtout pas de sentiments).
L'étalon caricature avec férocité et jubilation le français moyen en vacances avec la marque des boules de pétanque sur l’épaule, qui ne pense qu’à briquer sa bagnole et à consommer.
Bourvil, bien que déjà très malade et affaibli, est encore une fois parfait dans le rôle de ce Chaminade, vétérinaire élevé au rang de sauveur des femmes mariées insatisfaites. La satire est ici plus violente, plus crue et jusqu’au boutiste, les situations étant poussées à leur extrême. Par sur qu’un tel film puisse voir le jour aujourd’hui, près de 40 ans après sa sortie. Sur un tel sujet, Mocky réussit à avoir le concours d’une star comme Bourvil, se prêtant au jeu, dans la frilosité du cinéma français actuel, quelle grande vedette accepterait un rôle pareil. En plus, Bourvil joue à sa manière élégante, distinguée et généreuse. On peut regretter sa disparition prématurée quand on pense à tous les autres films qu’il aurait sans doute fait avec Mocky.
Jean-Claude Rémoleux est encore une fois inénarrable en député muet, ne s’exprimant que par borborygme ou par signe. Les travestissements, thème récurrent chez Mocky, trouvent ici à s’exprimer de nombreuses fois : Francis Blanche et Michel Lonsdale, déguisés en femme, pour mieux piéger les étalons, le summum étant Bourvil et Blanche prenant la place du député à l’assemblée.
Autres critiques
"…Même en essayant de résumer le plus sobrement possible le propos du film, on est obligé de lui conserver son côté foutraque et égrillard. Mocky va toujours déclarant qu’il s’est assigné la mission de châtier les mœurs par le rire. Une place à part, qui, plus de trente ans après cet insolite étalon, bonifié par la présence de Bourvil et de Francis Blanche, est toujours la sienne."
Gilbert Salachas – Télérama
"Dans L'Etalon, Jean-Pierre Mocky impose un point de vue résolument féministe au spectateur macho et étroit d'esprit. Il soulève effectivement la question de l'adultère, mais en la tournant à l'avantage de la femme. Bien que propice à bon nombre de comiques de situations et à un scénario richissime en convergences, Mocky peine néanmoins à captiver l'attention au-delà de la première demi-heure. Les répétitions sont lourdes et souvent inutiles, tandis que les acteurs ne se contentent que de nous dévoiler une maigre façade de leurs personnages respectifs. S'il n'y avait pas eu ce casting de légende (Bourvil, Blanche, Lonsdale), on imagine que le film n'aurait peut-être pas valu le coup d'oeil..."
Gui - Dvdrama
MUSIQUE
VIDEOS
Courte vidéo sur le tournage du film avec Michael Lonsdale et Francis Blanche
PHOTOS