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LE JDD

Mocky se met en Colère
Son premier téléfilm raconte des magouilles de notables sur fond de crise. Avec une distribution prestigieuse.

jean-pierre mocky

"Ils n’aiment pas les sujets formatés." C’est pour ça qu’il a pu réunir Robin Renucci, Cristiana Reali, Michèle Bernier, Dominique Pinon, Rufus, Gotainer et les autres. Ils ne semblent pas l’avoir regretté tant ils paraissent s’amuser dans leurs rôles tous plus loufoques les uns que les autres. Car Jean-Pierre Mocky, 77 ans, fait toujours preuve de vitalité et de causticité quand il s’agit de peindre les travers d’une époque. Cette fois, sa Colère est tombée sur des magouilles de notables, tous préoccupés à tirer le maximum d’argent d’une usine partie en fumée tandis que la population se débat entre crise et chômage. La satire sociale sur fond de polar, c’est sa marque de fabrique, inimitable, un rien foutraque et d’une saine insolence. De là à pouvoir faire un téléfilm, son premier, sur France 2, il en a été plutôt surpris.

Il a toutefois sa théorie sur la question. "Quand j’ai proposé l’histoire à la chaîne, de Carolis, Duhamel et Bigot, qui la dirigeaient, savaient leur temps compté. Ils ont peut-être voulu jouer un tour à leur successeur…" Un cadeau empoisonné en somme et qui reste dans la tonalité du téléfilm. Si la morale y triomphe, ce n’est pas tout à fait le cas de l’ordre et des conventions. Un prêtre a pris un peu trop les commandements d’amour du prochain à la lettre et a installé son amoureuse dans la cure. Un notaire, visqueux à souhait, partage le lit de sa mère…

Un polar avec un prêtre porté sur le sexe
"Je n’ai rien inventé, se défend le cinéaste. J’ai appris par la presse le cas d’un curé qui vivait maritalement en Savoie, j’ai rencontré personnellement un avoué incestueux. Quant à l’histoire, je me suis inspiré d’un fait réel survenu en Belgique. Une ouvrière gravement brûlée dans l’incendie d’une usine avait besoin d’argent pour faire de la chirurgie esthétique. Le patron, les assurances, la commission d’indemnisation ont traîné pour payer le moins possible. L’ouvrière s’est suicidée et son mari a tenté d’assassiner le président de la commission."

Le mélange de tous ces éléments certifiés authentiques aboutit à un improbable polar où officie non pas un flic mais un prêtre porté sur le sexe et les sentiments. La réalisation n’est pour sa part pas exempte de défauts. Et Jean-Pierre Mocky ne les élude pas. "C’est un film-catastrophe et il me faudrait des moyens considérables que je n’ai pas. Picasso, avec lequel il m’est arrivé de déjeuner, crayonnait sur la nappe durant le repas. Le restaurateur aurait bien voulu la récupérer mais il a toujours refusé, expliquant que c’était là des esquisses. Il les préférait à ce qu’il achevait, parce que, disait-il, elles étaient spontanées et venaient directement du cœur. Mes films, par manque d’argent, sont souvent des esquisses…"

Il espère bien néanmoins trouver son public. Lui, qui a signé 700 autographes au dernier Festival de Cannes, y voit le signe d’une adhésion à ses œuvres. Manifestement, ses scénarios séduisent. Les Américains viennent de lui acheter les droits de La Grande Lessive! et du Miraculé réalisés il y a plus de vingt ans. Aussi il n’exclut pas que sa Colère soit suivie d’une autre aussi mémorable, si elle séduit les téléspectateurs. Le sujet est à l’écriture: "Le prêtre et sa femme iront s’installer à Paris. Elle entrera aux Télécoms où un de ses collègues va se suicider…"

Jean-Luc Bertet - Le Journal du Dimanche (Samedi 10 Juillet 2010)

LE FIGARO

La salutaire «Colère» de Mocky

Jean-Pierre Mocky sur le tournage de Colere

Dans ce téléfilm, le réalisateur reprend ses thèmes favoris : la corruption et la cupidité.

D'abord, une tempête dévastatrice qui prive la petite ville de Carzac d'électricité et l'isole du reste du monde ; ensuite, une usine de produits chimiques dont les employés sont mis au chômage technique; et pour couronner le tout, alors que le village qui a tout juste ­retrouvé des couleurs fait la fête, l'usine explose et brûle : douze morts, vingt blessés. Une tragédie. Mine de compassion des autorités, colère des employés, d'autant que les assurances font traîner les dossiers et qu'aucune indemnisation n'est à l'ordre du jour. Et si ce sinistre n'était pas accidentel ? Le curé du village (Robin Renucci) et un ouvrier qui a perdu son père dans l'incendie enquêtent.

Le scénario de la fiction Colère, diffusée sur France 2, n'est peut-être pas d'une folle originalité. Mais quand on sait qu'il est signé Jean-Pierre Mocky (et André Ruellan pour l'adaptation), également réalisateur du téléfilm, et produit par Gaspard de Chavagnac, il y a de quoi y regarder de plus près.

Belle brochette d'acteurs
Le cinéaste, capable du meilleur comme du pire au cinéma, se révèle dans ses bons jours à la télévision. Après deux séries de courts-métrages policiers très réussis pour la chaîne 13ème Rue, il a accepté la proposition de France 2 de tourner un téléfilm et le résultat est à la hauteur de sa réputation:Mocky s'empare de ses thèmes favoris et tire à boulets rouges sur les notables et les autorités, décrits comme corrompus et cupides, caricature les syndicalistes, choisit pour démêler l'affaire un curé dévoyé (il entretient une relation en rien platonique avec une jeune ­cadre de l'usine) et n'épargne pas certains habitants du village. Comme d'habitude, il réunit une belle brochette d'acteurs, notamment les seconds rôles:Cristiana Reali, Mathieu Demy, Michèle Bernier, Henri Guybet, Richard Gotainer, Rufus… Les bons mots fusent au rythme des dialogues absurdes, la dérision n'est jamais loin ni les répliques et les situations grinçantes. Malgré quelques longueurs et approximations dans le scénario, on se laisse entraîner dans cette Colère.

Isabelle Nataf - Le figaro

Leblogtvnews.com

La ville de Carzac vient de subir une terrible tempête qui l'a sinistrée. Suite à des dégradations de toutes sortes, l'usine du pays brûle, faisant des morts et de nombreux blessés. Les victimes s'organisent pour obtenir des indemnités. Mais les pouvoirs publics, les propriétaires de l'usine et les assurances font traîner les dossiers. Victor, le prêtre de la paroisse et Mickey, un ouvrier qui a perdu son père dans l'incendie, vont enquêter sur la véritable raison du sinistre et découvrir une magouille visant à détruire l'usine située dans un site privilégié où un ensemble hôtelier aurait plus sa place. La colère des victimes sera telle qu'un nouveau drame viendra endeuiller la ville, cette fois pour punir les coupables. Qui sème le vent récolte la tempête...

Pourquoi Colère ? Parce qu'aujourd’hui, la crise et le chômage provoquent la colère de tous, déclare Mocky. "Ces situations peuvent toucher n’importe qui, à tout moment. Le sujet du film part de ce constat et devient un thriller politique avec des personnages très particuliers. Victor (Robin Renucci) - un prêtre assez singulier puisqu’il vit une histoire d’amour avec une paroissienne - va mener une enquête suite à l’explosion d’une usine qui faisait vivre des dizaines d’habitants d’une petite ville. Ce rôle de prêtre qui enquête me fait penser à Montgomery Clift dans le film d’Alfred Hitchcock, La Loi du silence. Victor est, lui aussi, confronté à un véritable cas de conscience. En avançant dans sa recherche de la vérité, il comprend vite qu’il a mis les pieds dans un monde pourri".

Il faut rendre hommage à la chaîne parce que France 2 diffuse des films de combats sociaux, ajoute Mocky qui pense à "Un homme d’honneur" notamment. "Au départ, Colère n’était pas un film pour la télévision : je trouvais le sujet trop dur. Mais je me suis aperçu que France 2 était intéressé, ce qui m’a assez surpris (...). Je ne pensais pas que la chaîne pouvait être engagée. Ceci dit, la télévision doit s’ouvrir, elle doit aussi apprendre à faire des films différents. Elle ne peut pas ignorer brusquement qu’il existe de réels problèmes de société. Il est évident que diffuser un tel film est à l’avantage de France 2 et prouve ainsi que la chaîne est à l’écoute de son temps".

SUD OUEST

Télévision : Mocky en colère
Pour la première fois, l'inclassable franc-tireur tourne pour la télévision : magouille, révolte, un film social

«Colère », programmé ce soir sur France 2, est un
événement. C'est la première œuvre de Jean-Pierre Mocky pour la télévision : une fiction qui ne dépare pas dans sa filmographie ; elle dénonce une réalité bien ancrée : pour le monde de l'argent, une vie humaine ne vaut pas tripette.

Au centre du film, un fils d'ouvrier (Mathieu Demy) et un curé (Robin Renucci) qui vit en couple avec une syndicaliste (Cristiana Reali). Tous deux enquêtent sur l'incendie qui a détruit l'usine du village et tué une douzaine de personnes. C'est le prétexte à découvrir une foison de compromissions entre notables.

On retrouve toute la patte outrée du vieil anar dans ce film qui mêle comédie et tragédie, et où se côtoient autant de nouveaux monstres que de Deschiens. Mocky dégomme avec une allégresse de tonton flingueur tout ce qui de près ou de loin touche à la bourgeoisie coincée, au patronat cynique, à l'autorité établie, aux forces de l'ordre ou à la hiérarchie cléricale. Mocky, qui, comme dans la plupart de ses réalisations, est ici au four et au moulin, s'est également délecté d'une distribution décalée, avec Richard Gotainer en maire convulsé, Jean-François Balmer en évêque perfide, Philippe Chevallier en notaire incestueux et, surtout, Michèle Bernier, en manipulatrice démoniaque.

TVMAG.COM

Robin Renucci prêche selon Mocky
L'acteur est l'un des protagonistes de Colère, de Jean-Pierre Mocky, sur France 2

Robin Renucci dans COLERE

Sept ans après Le Furet, dans lequel il incarnait l'inspecteur Bart, le comédien Robin Renucci retrouve le réalisateur Jean-Pierre Mocky dans Colère, une fiction réjouissante où tout le monde en prend pour son grade, du pharmacien au maire en passant par l'ouvrier et le notaire.

Comment définiriez-vous votre rôle ?
Robin Renucci : C'est un rôle dans la lignée des personnages de Jean-Pierre Mocky, à savoir des personnages très paradoxaux, tant sur le plan physique que psychique, souvent excessifs et toujours très travaillés, très intéressants. Le rôle de Victor, prêtre défroqué et anticonformiste, est tout particulièrement dans cette veine, d'autant qu'il est absolument intègre. Il a une maîtresse, c'est vrai, mais sa foi, son honnêteté, son combat pour le bien restent inentamés, ce qui n'est pas le cas de son supérieur hiérarchique, l'évêque, corrompu.

Doit-on y voir une critique de l'Église de la part de Jean-Pierre Mocky ?
Mocky épingle toujours la bourgeoisie, en tout cas le conformisme bourgeois. De plus, dans cette affaire de corruption, toutes les instances sont liées au pouvoir, dont fait partie l'Église. C'est assez amusant vu le contexte où elle se trouve aujourd'hui, entre les magouilles financières et les histoires de pédophilie.

Le tout est néanmoins tourné sur le ton de la comédie
C'est une vraie farce. C'est le talent du réalisateur que de savoir distancier la réalité par l'humour, non sans dénoncer la corruption des gens de pouvoir et les humiliations infligées aux plus faibles -ici les ouvriers de l'usine. Et c'est aussi vraiment la fibre Mocky qui, alliée à la rapidité de tournage et à une certaine frénésie, rend le résultat aussi léger, incisif et drôle.

Le comique ne fait-il pas aussi passer certaines pilules ?
Peut-être, mais c'est surtout la personnalité de Jean-Pierre Mocky. Il est loufoque. Il a une énergie débordante. Il aime passionnément la vie. Il fait tout dans l'urgence, une urgence créatrice, positive, efficace. Et il fait des films qui lui ressemblent, tout simplement.

Ce n'est pas trop dur pour les comédiens ?
On est sur le gril, tout le temps, mais c'est extrêmement gratifiant.

TELEOBS

A77 ans, Mocky signe son premier téléfilm : une intrigue (presque) classique et un style personnel, fait de cynisme, d'humour noir et de provocation.
TéléObs. - Quel est le point de départ de « Colère » ? Jean-Pierre Mocky. - En 1995 ou 1996, une usine a brûlé en Belgique, laissant une ouvrière défigurée. Les indemnisations ont tardé, elle n'a pas pu bénéficier des soins nécessaires et s'est suicidée. Son mari est allé voir le chef de la commission qui devait définir le montant des compensations et l'a tué. André Ruellan et moi avons transposé ce fait-divers en France. Nous avons voulu stigmatiser ces commissions qui mettent des années à indemniser les victimes .
Pourquoi avoir choisi pour héros un prêtre qui vit avec une femme ?
- Dans « la Loi du silence », de Hitchcock, un pasteur mène l'enquête. A un policier classique, je préférais un prêtre, déjà sur la pente du mariage puisqu'il vit avec une femme. Lorsque nous avons écrit le scénario, le mariage des prêtres n'était pas tant d'actualité.
Il y a de nombreux morts tout au long de votre téléfilm... - Les crapules meurent. J'ai repris la tradition littéraire américaine des années 50 dont l'une des thématiques était la corruption. Pasqua, Clearstream, Woerth... les affaires continuent. J'ai un amour pour les cinémas américain et italien qui dénoncent les scandales. « Colère » est une dramatique, pas un film comique.
Pourtant, de nombreuses scènes paraissent burlesques. - Je suis un descendant des Monty Python et des Marx Brothers. Comme tous les Polonais, écrasés entre deux pays forts, la Russie et l'Allemagne, j'ai une vision de l'existence assez sinistre : nous ne sommes rien, la vie n'est rien, donc nous sommes dans la dérision, nous multiplions les gags.
La distribution de « Colère » est impressionnante. - Ce sont tous des amis : Robin Renucci, Cristiana Reali et Jean-François Balmer, Richard Gotainer, Dominique Pinon, Rufus, Michèle Bernier, Philippe Chevallier. Au final, c'est une salade russe un peu bizarre, mais tous étaient très contents de participer au film.
Quels rapports entretenez-vous avec la télévision ? - J'ai réalisé « Colère » grâce à Jean Bigot, directeur de la fiction de France 2, qui a décidé, avant son départ, de me donner une occasion de travailler pour le petit écran et d'avoir une audience plus large qu'au cinéma. C'est mon premier téléfilm ; certainement aussi mon dernier, parce que la télévision est trop formatée pour moi.
Corinne Renou-Nativel
LESOIR.BE
Le premier téléfilm de Mocky
CHARLINE VANHOENACKER
Cristiana Reali dans COLERE
Même Jean-Pierre Mocky s'est mis à travailler pour la télévision. Si, avec Colère, il signe son premier téléfilm, il a déjà goûté au petit écran en réalisant une collection de courts métrages de 26 minutes pour la chaîne 13ème rue – produite par un producteur de champagne fan de cinéma – mais qu'aucune chaîne généraliste n'a achetée, malgré des distributions prestigieuses.
Cette fois, Mocky peut s'offrir l'écran du service public, avec ce téléfilm qui doit son scénario à l'écrivain André Ruellan, celui qui avait signé les dialogues de L'ibis rouge (Mocky, 1975). Le réalisateur s'offre ici aussi une magnifique distribution, hétéroclite : Dominique Pinon, Henry Guibert, Robin Renucci, Richard Gotainer, Cristiana Reali ou Michèle Bernier.
Colère modérée pour un roi de l'humour noir
La petite ville de Carzac sort sinistrée d'une tempête qui a notamment ruiné son économie, et envoyé ses ouvriers au chômage technique, faute d'électricité. Mais au moment où le courant revient, et que l'indemnisation semble avoir davantage bénéficié à l'usine chimique qu'à ses ouvriers, celle-ci est la proie des flammes, et tue 12 employés, alors qu'une partie du personnel était en grève.
Les nombreuses victimes s'organisent pour recevoir des indemnités, mais elles se heurtent à la passivité des pouvoirs publics, des assurances et de l'entreprise.
Le prêtre du village (Robin Renucci) – qui entretient une liaison avec une ouvrière blessée (Cristiana Reali) – et Mickey (Mathieu Demy), un ouvrier qui a perdu son père dans l'incendie, prennent les choses en main. Ils vont découvrir que l'usine chimique a été volontairement brûlée, afin d'y construire à la place un complexe hôtelier.
« Le film montre la colère de ceux qui ont été victimes de drames et qui attendent toujours leur pognon. Je ne voulais pas m'embarquer dans cette affaire à la légère. J'ai étudié beaucoup de dossiers… », explique le réalisateur.
Malgré les acteurs de renom, les seconds rôles marquants et l'humour noir de Mocky, le résultat ne nous a pas paru à la hauteur d'un sujet aussi fort : le coup de poing attendu – puisque annoncé par le titre – fait défaut.
Quant à l'indomptable Jean-Pierre Mocky, qui a entamé ce téléfilm la veille de ses 81 ans, il n'a pas intimidé Michèle Bernier : « J'adore la façon de travailler de Jean-Pierre Mocky, qui a l'air totalement débridée, rock'n'roll, mais c'est un monsieur qui sait très bien ce qu'il veut et ce qu'il fait… »
Scenaristes.biz
par Caroline Pochon
Du vrai Mocky à la télévision, tout le monde en a voulu, puisque le film « Colère » a fait 3 millions d’auditeurs en prime time le 16 juillet dernier sur France 2. Ce n’est pas tout les jours que l’on se paie une bonne petite comédie policière ! Et alors, du pur Mocky, avec dialogues cyniques, situations grotesques et drôles, un casting d’enfer, une histoire qui touche tout le monde par ces temps de crise, et un portrait de la petite ville de province à faire pâlir d’envie Claude Chabrol !
Alors voilà : la peitte ville de Carzac est bien tranquille… le curé (Robin Renucci) couche avec sa bonne (Christiana Réali), ce qui ne l’empêche pas de séduire la sœur de cette dernière (Patricia Barzik). Mais la ville est sinistrée : l’usine brûle, faisant des morts et de nombreux blessés. Les victimes s’organisent et attendent les indemnités. Mais les pouvoirs publics, les propriétaires de l’usine et les assurances – la bourgeoisie - font traîner le dossier…
C’est le curé qui mène l’enquête, rondement et joyeusement, avec l’aide de Mathieu Demy en fils de prolo en colère. Le clan des escrocs en col blanc n’est pas mal non plus : le jeu est mené par la virile Michèle Bernier (Gina Esteban) dont le curé dira qu’un homme qui la violerait serait gravement malade. Philippe Chevalier, en notaire, absolument visqueux, couche avec sa mère. La scène où on les voit se mettre au lit est tout aussi réjouissante que les scènes de ménage entre le curé et sa « pute », comme on dit dans le village. On retrouve aussi Dominique Pinon, qui campe leur homme de main, loser vivant dans une cabane avec un travello. Rufus, en expert véreux vient compléter cette galerie de portraits réjouissante.
Un bon moment, un bon Mocky, toujours loufoque, juste et audacieux, « même à la télévision ». Un art de la comédie policière auquel on aimerait voir s’essayer les chaînes de télévision plus souvent. Ici, les gendarmes sont débiles, les flics absents et inadéquats, personne n’est vraiment à sa place et pourtant, on s’y retrouve car c’est aussi cela, notre tradition française de film policier.