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RESUME
Dans le Paris d'aujourd'hui, un homme ordinaire vêtu d'un bleu de travail sort un étrange outil lui permettant de soulever une bouche d'égout. Il se faufile dans les souterrains et emprunte à pieds les chemins de fer du métro, dont il ressort comme si de rien n'était. L'inspecteur Bart,du haut de son commissariat, n'en peut plus : il cherche en vain à mettre la main sur celui que la presse a déjà surnommé "Le Furet" (qui court, court...), étrange vengeur décimant la pègre sans laisser le moindre indice... Le Furet n'est, en effet, qu'un serrurier anodin vivant en famille qui exécute les contrats de Don Anzio. Car ce dernier lui a promis de l'introduire auprès du terrible (mais très respecté) Don Salvadore, et ce bien qu'il ne le connaisse absolument pas ! Tout en rêvant de jolies filles devant ses films noirs favoris, le Furet s'impatiente et finit par comprendre qu'Anzio lui joue un tour. Bart, de son côté, rêve d'une vie paysanne avec son médecin légiste, femme fatale qu'il fréquente beaucoup. Après la mort fortuite d'Anzio, le Furet contacte Salvadore, qui comprend le danger que représente le mystérieux tueur. Le parrain pactise alors avec Bart pour tendre un piège au Furet. Salvadore y laissera la vie, le policier une jambe : le Furet peut enfin devenir le caïd qu'il a toujours rêvé d'être. À lui les belles blondes et les grosses voitures !
© LES FICHES DU CINEMA 2003

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Adaptateur : Jean-Pierre Mocky
Société de production : Profidev
Producteur délégué : Farid Tourab
Directeur de production : Bernard Bolzinger
Distributeur d'origine : Gemini Films
Directeur de la photographie : Edmond Richard
Ingénieur du son : Olivier Cuinat
Mixeur : Michel Barlier
Compositeur de la musique : Vladimir Cosma
Décorateur : Dominique Douret
Maquilleur : Lydia Pujols
Monteur : Jean-Pierre Mocky,Camille Caporal
Sortie en France 29 octobre 2003
Procédé image 35 mm - Couleur
Durée : 96 mn

DISTRIBUTION
Jacques Villeret (le furet)
Michel Serrault (Anzio)
Robin Renucci (l'inspecteur Bart)
Michel Lonsdale (Don Salvadore)
Patricia Barzyk (le docteur Karadin)
Karl Zéro (Tino)
Dick Rivers (El Malo)
Géraldine Danon (Kitty)
Dominique Zardi (le colonel Petitjean)
Alain Fourès (l'inspecteur Vasseur)
Jean Abeillé (Glackspill)
Bernadette Robert (Blanche)

AUTOUR DU FILM

- Tourné sous le titre « Le Tueur sans gages », LE FURET marqua la dixième collaboration du cinéaste Jean-Pierre Mocky avec le comédien Michel Serrault, neuf ans après BONSOIR, et la huitième avec Michael Lonsdale. Jacques Villeret, producteur du film, apparaissait pour la première et dernière fois dans « la bande à Mocky », rejoint par Robin Renucci transformé en policier à tête de loubard.

- Pour Jean-Pierre Mocky, Le Furet est "un nouveau prototype de long-métrage" qu'il a tenté de faire ressembler à ces "comédies hors-du-commun, où la présence des comédiens et le rythme de l'action créent une atmosphère qui est celle de l'auteur." Comme exemples de ces comédies qui ont inspirées Le Furet, le cinéaste cite Arsenic et Vieilles Dentelles, Tueurs de dames, Le Pigeon, Drôle de drame, Les Tontons flingueurs et Petits Meurtres entre amis.

- Deux personnalités du showbiz hexagonal font partie de la distribution du Furet : l'animateur télé Karl Zéro et le chanteur de rock'n'roll Dick Rivers.

- Box-office
France : 59 168 entrées.
Paris : 20 198 entrées

VIDEOS


Bande annonce


Extrait

CRITIQUES

Mon avis

Le furet est une tentative de Mocky de renouer avec le succès en salles, le film a bénéficié d'une sortie plus décente et normale (comprenez avec plusieurs salles et non une seule, la sienne, le Brady comme ses précédents films.) Il semble avoir bénéficié de plus d'argent et de l'apport de Jacques Villeret qui a contribué à la production. Malgré cela, Le furet n' a pas marché et a été vite retiré de l'affiche. Mocky a dû en concevoir une grande amertume, d'autant plus qu'il y a eu un petit peu de promotion et une bande-annonce, ce qui n'était pas le cas depuis longtemps pour la sortie de ses films.
Pourtant, le furet se laisse agréablement regardé et peut être vu comme un joli hommage aux comédies policières que Mocky affectionne tant. On peut parler comme le critique de Télérama de rétro-polar, en effet tout a un charme rétro : les costumes assez voyants (voire la tenue de spahi de Serrault, manteau blanc, chéchia sur la tête ou les costumes croisés des truands), le jeu des acteurs, pour certains à la limite du cabotinage, la façon de filmer les décors, les films noirs américains des années 30 avec James Cagney passant à la télé. C'est ce qui fait la réussite du film et qui en même temps en marque sa limite. L'exercice de style peut plaire ou agacer, c'est selon l'humeur. Il faut préciser que je l'ai vu deux fois, lors de sa sortie puis beaucoup plus tard en DVD, j'ai été déçu à la première vision et j'y ai pris beaucoup de plaisir la deuxième. Comme quoi il faut bannir tout jugement définitif sur les films de Mocky. Le furet semble plus tenu et réalisé avec plus de soin que les derniers Mocky.
On retrouve avec plaisir Michel Serrault et Michel Lonsdale qui n'avaient plus tourné avec Mocky depuis pas mal de temps, 10 ans pour Serrault (depuis Bonsoir), et 30 ans pour Lonsdale (depuis Un linceul n'a pas de poches). On sent que Serrault est passé en coup de vent, prenant plaisir à cabotiner et à prendre une diction d'asmathique. Il tournait visiblement dans un autre film en même temps. La preuve en est quand il enlève sa chéchia à l'église, il a les tempes teintes et le restant des cheveux blancs, Serrault expliquant qu'il devait avoir les chevaux blancs dans l'autre film et Mocky voulait qu'il ait les cheveux teints, il a alors eu l'idée puisqu'il devait porter tout le temps une chéchia de ne teindre que les tempes. Mocky a bien sûr conservé la scène et trouvé génial de voir Serrault teint en partie, ce qui rajoute à l'étrangeté du personnage de Don Anzio.
Quant à Jacques Villeret, il est très bon dans ce rôle de serrurier, tueur à gages à ses heures, revant d'arrondir ses fins de mois pour avoir des grosses bagnoles et des belles blondes à chaque bras, fasciné par les vieux films noirs des années 30/40. C'est dommage que sa disparition prématurée mette fin à une association avec Mocky qui aurait été aussi belle que celle avec Bourvil, qui sait.


Autres critiques

«Le nouvel opus de Jean-Pierre Mocky, adapté d'un roman de Lou Cameron, s'en donne à coeur joie : plaisir d'un réalisateur qui joue comme un gamin avec ses références, plaisir des comédiens qui tirent sur la corde quitte à ce qu'elle leur claque à la gueule, il s'en faut de peu pour que le plaisir des spectateurs soit à la hauteur d'un exercice de style, ludique, mais poussif au final.
Derrière un schéma comique qui fait la part belle aux quiproquos en tout genre, le personnage du furet attire l'attention : simplet, passe-partout et anonyme, il trompe son monde sans le faire exprès, avec un côté Peter Sellers, la classe en moins. Atteint de bovarysme, il déploie des trésors d'imagination pour mener à bien ses petites affaires, ce qui le rend insaisissable. Les gangsters et les flics sont en effet bien fatigués, ils cherchent tous à se ranger, mais pactisent comme dans M le maudit, pour venir à bout de ce fâcheux grain de sable dans l'engrenage d'une routine pépère. Les acteurs surjouent, Michel Serrault en tête, qui reprend l'haleine asthmatique de Marlon Brando, Dick Rivers est tout simplement inénarrable, tandis que Robin Renucci est à la limite de garder son sérieux de "flic à la tête de loubard qui ne rêve que de partir à la campagne" : tout cela fait inévitablement rire.
Cependant sous le jeu burlesque, l'hommage aux classiques paraît grinçant : le "tape-à-l'oeil" des costards, les répliques à la Audiard, la médiocrité sans fard, déclenche un rire mécanique, qui se révèle au final bien artificiel. La course-poursuite dans les sous-sols du métro, si elle renvoie aux films muets, nous exténue quand même. La parodie a ses limites, surtout quand elle verse dans la caricature, et si parfois on a l'impression que Mocky s'exerce à jouer les Blake Edwards, on n'oublie jamais que son film ne demeure qu'un exercice de style. Le rire sardonique de Villeret nous fatigue, "affreux, sale et méchant", il ponctue chacune de ses facéties macabres, comme pour souligner une provocation, le "truc" du réalisateur; la répétition de certaines scènes, le jeu monotone des acteurs, qui nous font rire une fois, se révèlent assez lourds à digérer dans l'ensemble. La mécanique du rire ne fait pas long feu, et les gâchettes venues des Tontons flingueurs, finissent par ressembler à des pétards mouillés. Dommage, car Mocky aime le cinéma, - ça se voit, ça se sent -, mais il ne parvient pas à le lui dire, comme si l'hommage pour éviter toute effusion sentimentale, devait se barricader derrière une parodie boursouflée et excessive, pour afficher une distance cynique à l'égard de la tendresse. »
Florence Salé - fluctuat.net

"MOCKY PEINE A DOMICILE
Quel dommage ! Tout était alléchant : le casting, le sujet, le registre comico-policier rempli de petites frappes pathétiques chères à Mocky... Malheureusement, à trop prévoir le bon résultat ignominieux d’un Mocky des grands jours, la médiocrité laisse amer. Difficile de croire que la réunion éclatée de Serrault, Villeret, Lonsdale, Dick Rivers et Karl Zero puisse s’achever sur un mini-fiasco. C’est pourtant le cas : les rires peinent à venir, le rythme est tuant, Serrault fatigué cabotine sans éclat, Villeret bonhomme regarde l’intrigue passer, et le mordant habituel du réalisateur semble s’être estompé. Ne restent que les plans d’un Paris tristoune et l’éternelle justesse d’un Lonsdale, pour ne pas totalement se lamenter. Dernière consolation, en forme de bonus inspiré : Vladimir Cosma nous offre une musique originale et entêtante, mêlant chanteuse lyrique et musette. Amusant mais insuffisant. Neuf ans après BONSOIR, la nouvelle collaboration du décapant tandem Serrault-Mocky laisse sur sa faim."
Guillaume Tion - - MCinéma.com

"Casting prestigieux, scénario bancal mais point tétraplégique, répliques ciselées (...) et énoncées avec la componction savoureuse de comédiens qui s'amusent en travaillant, le 42e long métrage de Jean-Pierre Mocky pourrait n'être que le meilleur cru depuis une bonne décennie du prolifique JPM. Il est cela, et mieux."
Jean-Michel Frodon - Cahiers du Cinéma

"Rétro-polar poussif, gros plans histrioniques, autocitation, autoparodie. ­Oui mais : génie du grotesque, apologie de l'idiot malin solitaire, apparitions, choses vues nulle part ailleurs."
François Gorin - Télérama

"Dans le grand bestiaire du cinéma de Mocky, Le Furet tient bien sa place entre L'Etalon et L'Ibis rouge. Et Villeret s'y tient droit, entre Bourvil et Michel Simon. Entre monstre familier et monstre sacré. Drôle d'animal. Drôle de film. Drôle de monstre, ce furet assassin qu'on finit par aimer, sachant qu'au fond il nous ressemble."
Philippe Piazzo - Aden

"(...) un polar mal ficelé, mais débridé et délirant."
Antoine de Baecque - Libération

"Une bluette policière ridicule traversée de trop rares éclairs de génie poétiques."Barjo grandiose, idiot international, Mocky continue à s'mocker du monde avec ses amusettes filmiques. L'aventure de ce petit serrurier, qui se double d'un tueur en série surnommé "le Furet", est à peine grotesque. Pourtant, l'idée de faire circuler cet anti-héros, joué par Villeret, dans les sous-sols de Paris, n'est pas mauvaise. Hélas, Mocky a le don de tout faire sonner faux. Ses gangsters (dont un joué par le pauvre Dick Rivers) sont des caricatures de clichés. Serrault est proprement simiesque en pseudo-truand exotique. Dommage que Mocky ne sache pas faire vivre un récit un minimum, qu'il se contente du dérisoire. C'est quand il sort un peu des rails de ses ridicules bluettes policières que le cinéaste sous-doué est capable d'éclairs de génie poétique. Voir le moment magique où Villeret s'arrête devant une vitrine, ébahi par un gracieux automate. Un ange passe... puis le film se remet à faire la bête.
Vincent Ostria - Les Inrocks 29 octobre 2003

"L'infatigable Mocky revient donc ici plutôt en forme (...) L'entreprise, salutaire, consiste, par son lot d'inventions poétiques, à déjouer tout naturalisme et tout typage attendu des personnages. Et si Mocky y parvient une fois de plus, c'est toujours grâce à cette inimitable manière d'ajouter de l'absurde et de l'inutile, de l'incongruité triviale, une vulgarité stimulante, à des récits aux ressorts satiriques un peu usés."
Jean-François Rauger - Le Monde

"On se laisse prendre au charme du casting improbable, au jeu fort et souvent faux des complices de la première heure (Serrault bien sûr, mais aussi Lonsdale) et au plaisir évident que le cinéaste a pris à caricaturer le genre, même si on est plus souvent proche du n'importe quoi que de l'hommage."
Estelle Ruet - Première

"Comme dans la chanson, il court, il court, le Furet de Mocky; mais la course est laborieuse, fantomatique, presque inerte (...) On rit ici comme on rit un jour d'enterrement, avec gêne, effaré et consterné."
Vincent Thabourey - Positif

(...) cette satire de l'arrivisme social en forme de film noir (un serrurier commet des crimes en série en circulant dans les souterrains de Paris) a les mêmes défauts que les ouvres récentes du cinéaste : jeu d'acteur approximatif, doublage gênant, personnages outranciers et scénario schématique."
Vincent Ostria - L'Humanité

"Villeret-Mocky : même si ces deux-là avaient déjà envisagé quelques projets de films ensemble, a priori la rencontre n'était pas évidente. D'un côté, un des champions du box-office, pilier de la comédie populaire signée Francis Veber - « Le dîner de cons » -, ou Jean Becker - « Les enfants du marais », « Un crime au paradis ». De l'autre, le marginal déclaré de notre cinéma, habitué à enchaîner avec trois francs six sous des oeuvres rarement montrées à la presse et uniquement distribuées dans sa petite salle parisienne du Brady. Mais, cette fois-ci, « Le furet », quarante-quatrième opus de Mocky, a eu droit à une vraie exploitation - 100 salles -, à une belle distribution - Serrault, Lonsdale, Renucci, Karl Zero, Dick Rivers complètent ce casting de grands délirants - et à une véritable production. « Le scénario m'a tellement plu , raconte Villeret, que j'ai voulu produire le film. »
Longtemps en délicatesse avec le fisc, Villeret, à 52 ans, respire enfin : « Au début, il a fallu convaincre Mocky qu'il ne pouvait pas tout faire et qu'il devait déléguer. On l'a obligé aussi à retourner certaines scènes. Il va tellement vite : le matin, quand il descend de voiture, il crie déjà "Moteur !" » Résultat : un Mocky réussi, qui file droit et déroule tranquillement sa bobine anar et burlesque. Il faut dire que le furet, honnête paterfamilias et tueur à gages passe-muraille à ses heures perdues, était un rôle en or pour Villeret. Car l'acteur excelle dans ces compositions de faux simplet têtu, a priori bon gars mais ravageur. « Sur ce film, on avait en tête les mêmes vieux gangsters de cinéma, James Cagney, Edward G. Robinson, mais décalés, bien sûr. Chez Mocky, la notion de jeu est restée intacte. Je me suis donc amusé comme un fou, avec l'impression de redevenir un comédien débutant. » Une cure de jouvence pour un rôle à l'ancienne : il court, il court, le Villeret ! "
07/11/2003 - © Le Point - N°1625

"Du Mocky pur jus et comme le lascar est plutôt en forme et sait toujours très bien s’entourer, ça fonctionne."
Pascal Mérigeau - Téléobs

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