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RESUME
Mireille Bertillet, petit juge de province fiancée à un pharmacien ennuyeux, est mutée, à sa grande surprise, au palais de justice de Paris. Elle doit sa nomination au procureur qui souhaite un juge inexpérimenté pour les grandes affaires. En effet, un lourd dossier compromettant de hautes personnalités avait été confié au juge Montel qui, à la suite d'une indélicatesse, s'est retrouvé en prison. Castellin, homme à tout faire et deus ex machina du tout Paris, Valet Blanc du procureur entre autre, prend l'identité d'un écrivain afin de séduire et manipuler la jeune femme qui prend son travail trop au sérieux.
L’entreprise du félon marche dans un premier temps, jusqu’à ce que la vérité parvienne aux oreilles de la juge qui va chercher à se venger.


FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Adaptateur : André Ruellan
Dialogues : Michel Grisolia
Société de production : Lonely Pictures
Distributeur d'origine : Caro-Line Distribution
Directeur de la photographie : Edmond Richard
Cadreur : Pierre Benzrihem
Ingénieur du son : Luc Perini
Compositeur de la musique : Eric Demarsan
Décorateur : François Tixier
Costumes : Martine Henry
Maquilleur : Myriam Delestre
Assistants-réalisateurs : Marc Ligez,Guillaume Subts
Monteur : Jean-Pierre Mocky
Script : Valentine Traclet
Régie : Hélène Zadounaisky
Sortie en France : 21 octobre 1998
Procédé image 35 mm - Couleur
Durée : 95 mn

DISTRIBUTION
Marianne Basler (Mireille)
Jean-Pierre Mocky (Castellin)
Laurent Labasse (l'inspecteur Baron)
Michel Bertay (Jogeard)
Jacques Legras (le procureur)
Dominique Zardi (le juge Montel)
Alain Fourès (Nicolas Dugard)
Jean Barney (Mezzi)
Jean Abeillé (Marachielli)
André Cazalas (le cardinal)
Henri Attal (Dantin, le brocanteur)
Roger Knobelspiess (le présentateur de télévision)
Christian Chauvaud (l'inspecteur Thomas)

EXPLOITATION
Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris) 5108
Nombre de salles de sortie (Paris) 3
Nombre de semaines d'exclusivité (Paris) 7
Nombre d'entrée première semaine (Paris) 2538
Nombre d'entrées première semaine (France) 2734
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France) 6209
Nombre de salles de sortie (France) 6

AUTOUR DU FILM
Après la comédie ROBIN DES MERS, Jean-Pierre Mocky enchaîna avec ce film dramatique tout d'abord intitulé "Mise en examen" puis "Ne me juge pas", dans lequel il dénonçe vigoureusement la corruption infiltrée dans les rouages de la vie publique. Le personnage de Mireille Bertillet est librement inspiré de la juge Eva Joly, nièce de l'actrice Sylvie Joly, elle-même ancienne avocate et interprète de plusieurs films du cinéaste (LE MIRACULÉ, AGENT TROUBLE, LES SAISONS DU PLAISIR).

Pour ce film, Mocky travailla avec un collaborateur de longue date - André Ruellan - et un nouveau venu : l'écrivain et scénariste Michel Grisolia. En hommage à Jules Berry, il se fit la tête du grand acteur.

Naguère connu pour ses ennuis judiciaires et ses écrits sur les QHS, Roger Knobelpiess était déjà apparu au cinéma à deux reprises sous la direction de Jean-Pierre Mocky : dans VILLE À VENDRE (1992) et LE MARI DE LÉON (1993).

Huppert avait rencontré Mocky par l'intermédiaire de Michel Serrault. Dans ce projet dont le tournage était prévu pour le printemps 1997, elle devait jouer le rôle du juge d'instruction. Enceinte, elle ne put faire le film et fut remplacée par Marianne Basler.
"Isabelle Huppert devait jouer le rôle. À une condition: que Gérard Lanvin soit son partenaire. Or, Lanvin pour une raison que j'ai toujours ignorée, a fait savoir à tout le monde que jamais il ne tournerait avec moi. Marianne Basler a remplacé Huppert, et moi j'ai fait Lanvin." (Jean-Pierre Mocky - nova Magazine novembre 2003)

CRITIQUES

Mon avis
Vidange s’attaque aux affres des mises en examen de la sphère politique face à l’intégrité des petits juges, ici un juge directement inspirée d’ Eva Joly. Le film dispose d’un petit budget mais cela ne nuit pas trop à l’histoire racontée.
On retrouve avec plaisir Mocky acteur après « Le mari de Léon » qui joue Castellane un personnage plus grand que nature qui tire les ficelles dans l’ombre et manipule un peu tout le monde. Il a des tirades un peu théâtrales et joue à la manière d‘un Jules Berry. Le film n’a pas de temps mort, les dialogues , truffés de bons mots, sont très bons, c’est la seule et unique collaboration avec Michel Grisolia et c’est bien dommage. Marianne Basler qui joue la juge est impeccable et fait bien comprendre l’évolution de son personnage qui mène une vie monotone en province, puis mutée à Paris, s’en trouvera transformée : révélée à l’amour par Castellane (elle qui était frigide) et déterminée à faire tomber tous les ripoux de la République.
Le film reste divertissant même si l’heure passée, l’intérêt retombe légèrement. Un bon mocky au final qui fut moyennement apprécié lors de sa sortie, Mocky étant accusé de radoter et d'égréner toujours les mêmes dénonciations. Mais il faut reconnaître à Mocky l'immense qualité de traiter de grands thèmes d'actualité dans ses films et toujours le premier, en avance sur d'autres réalisateurs. Ainsi il est permis de préférer cent mille fois mieux ce film que celui de Claude Chabrol réalisé bien des années plus tard sur le même sujet! ("L'ivresse du pouvoir" sorti en 2006 avec un certain succès, Isabelle Huppert interprétant le rôle du juge incorruptible).

Autres critiques

"Il ne pouvait pas rater ça : les juges, les mises en examen, les politiciens véreux tremblant sous leurs magouilles. Vidange, c'est Mocky dans ce qu'il a de meilleur : un jeu de massacre burlesque, mais qui évoque aussi ces romans noirs qu'il affectionne où un solitaire s'oppose à la corruption d'une ville. Ici, le solitaire est un femme. Au départ, Madame la juge (Marianne Basler, trsè bien) est naîve, terne et sexuellement coincée. Puis elle s'aguerrit, plus elle sème la panique chez les puissants. Ca va vite, ça tape fort, ça vise juste. Grâce aux dialogues, brillantissimes, de Michel Grisolia. Grâce , aussi, au personnage que s'est réservé Mocky (on dirait Jules Berry dans Le crime de monsieur Lange). Sa devise: "Comme disait Chateaubriand, qui était un grand bonhomme avant d'être un steak : "il ne faut pas dilapider son mépris, vu le nombre des nécessiteux."."
Télérama - Pierre Murat.

"A force de jouer au roi de la provocation et de la rébellion, qu’arrive-il ? On finit par s’auto parodier. Voilà ce qui est arrivé à Jean-Pierre Mocky après des décennies de bons et loyaux services en tant que critique de notre société. Dans Vidange, Mocky étale avec blasement ses artifices habituels. A savoir : un langage cru mais articulé en tirades théâtrales, un machisme honteux, un humour scabreux et pince sans rire, et bien sur, une dose de pessimisme à faire passer tous les jours de la semaine pour des dimanches.
Conscient de son vieillissement mais têtu comme une mule, Mocky ne cherche à aucun moment à innover et il se contente de se répéter, une fois encore. Tandis qu’il s’apprête à forniquer avec une nouvelle conquête (ici Marianne Basler), il lance quelques mots cyniques en se regardant dans un miroir : « tu vieillis mon vieux, faut pas la rater » (le « la » renvoyant à la femme ivre morte et en culotte sur son lit) et résume en une phrase presque toute sa philosophie. C’est toujours aussi divertissant et décapant mais ce qui parvenait sans doute à bouleverser l’opinion publique en 1970 passe relativement inaperçu en 1997 (c’est cette année là que le film est sorti au cinéma)."
Critique du site DVDRAMA.

"S'il faut un martyr à notre cinéma français, le crucifié ne sera ni Lelouch ni Besson (trop friqués), ni Straub (les derniers aveugles -ceux qui ne mesurent pas son importance- se reconnaissent généralement à leur mauvais goût), ni Godard (qui a tout ce qu'il faut : c'est le monde culturel qui se vide). Notre martyr est Jean-Pierre Mocky, auteur moyen, inégal comme on dit, et qu'à chaque film on ramène à cette image de cancre doué sans que jamais ne se fasse dans un travail critique, la synthèse de sa singularité.
D'ailleurs, n'attendez pas qu'on la fasse ici, cette synthèse : Mocky a fait trop de films (citons pour mémoire La Grande Lessive, L'Ibis Rouge, A mort l'arbitre !, Noir comme le souvenir...) et trop de films moyens, et je n'ai pas de place. Mais parlons de Vidange, son dernier film. Mocky y interprète un rôle de gentleman magouilleur qui, pour abattre (par vengeance personnelle) certains corrompus de haut vol, charme une juge et s'en sert à ses fins. La magistrate, s'émancipant, se retourne contre lui. La corruption est une affaire sérieuse et comme toute affaire sérieuse il fallait en rire. Or, Mocky peut se montrer très drôle et le démontre : la crudité des situations, les dialogues particulièrement imagés, le classicisme du récit, tout marche ensemble et fait rire. La musique, importée des années 80, la noirceur des plans (qui va de pair avec la noirceur du milieu exploré : les hautes sphères des décisions secrètes ; Vidange, et c'est rare aujourd'hui, est un vrai film noir) donnent au film un aspect désuet qui fait beaucoup de bien en ce moment, alors même que le souci principal de nombre de gens est d'être dans le coup (et refouler le passé). Plutôt qu'hors des modes, Mocky fait la mode, ou bien détruit le concept. En outre, il anéantit le clergé, le monde politique et la magistrature, et redonne ses lettres de noblesse à l'héroïsme au cinéma en la personne de la juge.
Allez donc voir, allez donc écouter Vidange."
Medhi Benallal - chronicart

"Tout le monde le sait trop , Jean-Pierre Mocky bâcle ses films. Une fois est coutume, Vidange (quel titre !) sent le vite fait. Mais sa pauvreté apparente, la rapidité évidente avec laquelle il a été tourné finissent par créer un style reconnaissable entre tous. Il n'est pas rare qu'un seul et même décor serve parfois à désigner deux lieux différents. Cette convention très théâtrale sert le film au lieu de le desservir : c'est bien chez Guignol que nous nous trouvons et peut-être aussi que nous vivons. Car comme d'habitude les tronches des comédiens choisis renforcent cette impression : les hommes sont grotesques.
Derrière la lourdeur des situations (la comédie mockienne pétarade sans allégresse dans les sommets de l'outrance et ne s'écarte jamais d'une sûre trivialité), le côté vieillot des dialogues et douteux des blagues qui nous arrachent avec peine un vague sourire, Vidange recèle des trésors insoupçonnés, des scènes violentes d'une poésie précieuse parce que rare et inattendue. Elles sont culottées et débiles : qui n'a pas vu Mocky, en peignoir, jouer du piano en virtuose pendant qu'une jeune femme nue comme un ver fait du vélo d'appartement à ses côtés n'a rien vu.
Mocky s'attaque toujours à quelque chose cette fois-ci aux magouilleurs de la justice, à la corruption des politiques. Marianne Basler, épatante, interprète un juge coincé à qui Castellin fait découvrir par intérêt, pour mieux la manipuler le plaisir des sens (on croit rêver). Mocky lui-même joue Castellin, un valet blanc au service du pouvoir qui insulte sans relâche les gens puissants pour lesquels il travaille, anar plus pourri que les pourris qui ne roule que pour lui, un séducteur qui révélera ses failles pour mieux séduire, un personnage fragile et ridé, sensible et amer que Mocky interprète à la Jules Berry, avec ses 60 ans très bien tassés, ses dents carnassières, ses yeux blancs et ses costumes ultra-ringards. Dans ses meilleurs moments, hautement improbables, et donc magiques, Mocky-Castellin, Don Juan vulgaire, défie mine de rien l'univers entier, avec une agressivité inquiétante. On peut trouver Vidange pathétique ou flamboyant, au choix. Il est les deux à la fois : un film désespéré."
JEAN-BAPTISTE MORAIN - Les inrocks 21 octobre 1998

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