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RESUME
La petite Garance a été atrocement assassinée il y a dix-sept ans et son meurtrier n'a jamais été retrouvé. Alors qui s'acharne à raviver son souvenir, à harceler sa mère ? C'est tout d'abord la voix de l'enfant, que Caroline entend dans la boutique de son amie Lucie, la stèle de Garance, profanée, puis sa poupée, disparue avec elle, qui réapparaît. Et ces orchidées noires, qui accompagnent une série de morts étranges : Pamela, témoin muet de l'enlèvement de Garance, assassinée, Guillaume et Geneviève, frère et soeur au passé trouble, assassinés, tout comme l'inspecteur qui jadis mena -mal - l'enquête. Chris, le père de Garance, dont Caroline a divorcé, est blessé par balle. Sans compter Melinda, fille du second mariage de Caroline, qui évoque une douce et invisible amie prénommée Garance... Caroline perd pied, doute de tous. De son côté, Tom, l'amant de Lucie, policier, reprend l'enquête. Mais Melinda à son tour, disparaît. Le cauchemar reprend à l'identique pour Caroline, brisée. La vérité éclate à temps pour sauver la fillette. Garance n'est pas morte. Sous le nom de Tina, elle est revenue en ville, comme assistante de Lucie. Enlevée autrefois par Guillaume, victime de ce pervers, elle est gravement perturbée. Seulement animée par un désir de vengeance.
© Les fiches du cinéma 2001

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky,André Ruellan
Sociétés de production : Odessa Films,Koala Films,France 2 Cinéma,M6 Films (Neuilly sur Seine),Les Productions J.M.H.,Bioskop Film (Munich)
Producteur : Yannick Bernard
Distributeurs d'origine : Eurozoom,Odessa Films
Directeur de la photographie : Edmond Richard
Compositeur de la musique : Gabriel Yared
Décorateur : Yvan Niclass
Monteurs : Jean-Pierre Mocky,Xavier Loutreuil, Lola Doillon, Bruno Zincone
Son : François Musy
Genre : policier
Durée : 1H32
Sortie France : 09 Aout 1995

DISTRIBUTION
Jane Birkin (Caroline)
Sabine Azéma (Lucy)
Benoît Régent (David)
Matthias Habich (Chris Corday)
Jean-François Stévenin (Commissaire Tom Vasseur)
Jany Holt (Geneviève)
Dominique Zardi (Un enquêteur)
Michel Bertay
Benedicte Loyen (Paméla)
Jenny Alpha
Vanessa Larré


EXPLOITATION
Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris) 32562
Nombre de salles de sortie (Paris) 18
Nombre de semaines d'exclusivité (Paris) 9
Nombre d'entrée première semaine (Paris) 15675
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)

AUTOUR DU FILM
Spécialiste des rencontres inattendues, Jean-Pierre Mocky créa de nouveau la surprise avec le couple Jane Birkin-Sabine Azéma qui tournaient ici ensemble pour la première fois. Par ailleurs, le cinéaste offre ici à Jany Holt (83 ans) un grand rôle dramatique soixante ans après ses débuts dans LE DOMINO VERT de Henri Decoin. Quant à Jean-François Stévenin, il retrouve le cinéaste après Y a-t-il un français dans la salle (1982).

Au départ, le film devait avoir pour interprètes Fanny Ardant, André Dussollier et Tsilla Chelton. Tourné en Suisse, il fait constamment référence à une autre œuvre de Mocky, LITAN, que l’on voit à plusieurs reprises sur des écrans de télévision : l’acteur-réalisateur y est ainsi présent indirectement. Entre fantastique et policier, NOIR COMME LE SOUVENIR évacue la veine comique du réalisateur, qui se concentre sur les aspects inquiétants et oppressifs d’une ville de province anonyme, retrouvant l’ambiance de VILLE À VENDRE.

CRITIQUES

Mon avis
Du grand, du bon Mocky qui sait comme personne créer une ambiance de fantastique et d'étrange sur une intrigue policière à suspense classique. Point ici de dénonciation des turpitudes de la société, ni de l'humour au vitriol cher à Mocky. Tout est tendu vers l'intrigue et la recherche de qui et pourquoi ravive le souvenir d'une enfant assassinée 17 ans plus tôt semant autour d'elle les morts. Mocky privilégie l'atmosphère et rend angoissant chaque décor d'une ville en Suisse traversé par un fleuve, souvent en arrière plan des personnages grondent des cascades d'eau déchaînée. Les références à "Litan" dont des extraits passent sur un écran de télévision expriment bien la parenté voulue et évidente avec ce film.
L'interprétation est bonne dans l'ensemble avec des acteurs qu'on n'attendait pas chez Mocky : Jane Birkin, Sabine Azéma, Benoit Régent (mort pendant le tournage).
L'habituel Mocky circus est quasi absent pour une fois hormis la présence de Dominique Zardi en enquêteur. Le film a bénéficié de moyen décents et du soutien de plusieurs châines de télévision (TF1, M6, CANAL PLUS), ce qui ne sera pratiquement plus le cas par la suite. Les détracteurs de Mocky pourront peut-être appréciés ce film maîtrisé jusqu'au bout et réalisé avec soin, sans baclage.

Autres critiques

"Des personnages qui ont l'air de fantômes, des vivants hantés par la mort, une petite fille qui vient réveiller des souvenirs... Voilà un polar à la lisière du fantastique, qui tient en haleine jusqu'à la dernière scène. C'est en filmant l'étrangeté des lieux que Mocky excelle : une ville propre -forcément suisse...-où se passent des choses sales, des habitations claires occupées par des gens aux intentions obscures, des demeures à l'abandon où vivent des exclus de l'amour et de la société. Mocky sait installer une ambiance forte. La troupe de comédiens est moins homogène.
Philippe Piazzo - Télérama.


"Après avoir ri des curetons (Drôle de paroissien), révolutionné le film choral (Y a-t-il un français dans la salle ?), stigmatisé les bourgeois dans des comédies drôles et grivoises (Les saisons du plaisir), bousculé les codes du polar (Agent trouble), Jean-Pierre Mocky, dont l’extraordinaire filmographie ne se limite évidemment pas à ces films, retourne en 1995 à ses furetages dans le cinéma fantastique. Avec Noir comme le souvenir, il livre une fiction à la fois angoissante et curieuse qui montre le parcours tumultueux d’une femme à la recherche d’une enfant disparue. Cinq ans avant La secte sans nom de Jaume Balaguero, Mocky racontait précisément la même chose sur un mode plus intelligent et subtil."
Romain Le Vern - Avoir-alire.com

"Un polar vite fait mal fait qui prouve que, même (surtout ) bâclé, un film de Mocky ne sera jamais un objet insignifiant.
Jean-Pierre Mocky est un cas dans le cinéma français. Personnage truculent, matamore, mythomane, limite foutraque, Mocky est surtout un véritable cinéaste indépendant, observateur impitoyable de la société française provinciale, qui construit vaille que vaille une oeuvre inégale mais unique par son humour vache, son sens inné du casting et de la caricature, son oscillation permanente entre bâclages foireux et fulgurances cinoques, sa ténacité obsessionnelle. Depuis trente-cinq ans, Mocky aligne les succès et surtout les bides, n'en fait qu'à sa tête sans se soucier des modes, courants et autres mouvements du cinéma français; mais trente-cinq ans après ses débuts, Mocky est toujours là, solide au poste, préparant son « superfilm à 120 millions de francs, sortie à la fin du siècle si tout va bien. » En attendant cette éventuelle apothéose du génie mockien, notre été sera assombri par Noir comme le souvenir, un Mocky plutôt sérieux qui laboure le vieux sillon à frissons chabrolohitchcockien. Dans une petite ville de province archétypalement mockienne, une fillette est enlevée. Dix-sept ans plus tard, la mère de la gamine disparue est soudainement hantée par le fantôme de sa progéniture, affaire qui a vite fait de mettre tout le bourg sous tension. Le problème de cette « énigme d'atmosphère pour tous les publics qui aiment le polar, le vrai, avec un scénario intrigant », c'est que son scénario est justement trop mécanique et mal dosé pour être véritablement intrigant le mystère tourne en rond pendant une plombe jusqu'à ce que tout soit résolu comme par enchantement dans les trois dernières minutes. Comme souvent, Mocky semble avoir tourné à la hussarde, ne travaillant pas assez chaque scène, laissant ses acteurs plus ou moins en roue libre, avançant à l'instinct pour aboutir à un film singulièrement dénué de rythme. Reste quand même une atmosphère (qui doit beaucoup à la musique insidieuse de Gabriel Yared), des comédiens qui s'en sortent bien (notamment Sabine Azéma) et quelques salutaires mais trop fugaces éclairs de foutraquerie ? Stévenin affalé en peignoir mauve dans une chambre vulgairement tape-à-l'œil vaut presque à lui seul le déplacement. C'est le truc avec Mocky: le type est tellement irréductible que même ses nanars sont des oeuvres personnelles qui ne ressemblent à rien d'autre qu'à des films de Mocky."
SERGE KAGANSKI - Les inrocks 09 août 1995

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