1. Skip to Menu
  2. Skip to Content
  3. Skip to Footer>



RESUME
Antonio Berti, restaurateur de tableaux arrive d'Italie chez son ami Robert Maurisson, puissant industriel et banquier rémois qui l'a fait venir pour un travail à exécuter dans la cathédrale. Antonio prend la petite Cathy pour lui servir de modèle. A quelque temps de là, la fillette est retrouvée morte non loin d'une propriété inoccupée qui appartient à Robert. Or, le soir du crime, Antonio a cru apercevoir sa silhouette à proximité de la maison, alors qu'il revenait, lui, d'un rendez-vous manqué avec une jeune droguée... Robert affirme n'avoir pas quitté le stade où il présidait une rencontre importante de football. Le commissaire Guérin et son adjoint ne l'en soupçonne pas moins et l'interroge plusieurs fois. Robert incite Antonio à faire un faux témoignage. Mais à la suite de cela, un jardinier est arrêté et Antonio prend peur. Robert tente maintes fois de le raisonner avant de le menacer puis de l'effrayer, lors d'une partie de chasse. Antonio comprend ainsi que Robert est bien l'assassin de Cathy. Grâce à un solide alibi, le jardinier est libéré. Guérin reprend l'enquête et découvre qu'Antonio n'a lui, pas d'alibi contrairement à Robert que son honorable famille couvre. Apprenant les nouveaux développements de l'affaire et se méprenant sur l'identité du coupable, le père de Cathy abat Robert. Seul et privé de toutes possibilités de se disculper Antonio, est arrêté, jugé, condamné à mort, puis exécuté.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Rodolfo Sonego, Sergio Amidei , Augusto Caminito , Jean-Pierre Mocky , Alberto Sordi
D’après le roman de Harrisson Judd : « Shadow of the doubt »
Dialogues : Jacques Dreux
Société de production : Belstar Productions,M. Films (Paris), PAC - Produzioni Atlas Consorziate (Rome)
Producteur délégué : Jacques Dorfmann
Directeur de production : Henri Baum, Teodoro Agrimi
Distributeur d'origine : CIC - Cinema International Corporation
Directeur de la photographie : Sergio D'Offizi
Ingénieurs du son : Roberto Alberghini, Louis Hochet, Antonio Pantano
Compositeur de la musique : Piero Piccioni
Décorateur : Carlo Leva
Monteur : Michel Lewin
Tournage : France /Meaux, (Seine-et-Marne), Reims, (Marne), Italie /Rome, Lazio
Durée : 1H30
Sortie : le 20 septembre 1978

DISTRIBUTION
Alberto Sordi (Antonio Berti)
Philippe Noiret (Robert Maurisson)
Roland Dubillard (Le commissaire Guérin)
Gisèle Préville (Mne Maurisson)
Paul Crauchet (Le père de Cathy)
Madeleine Colin (Mlle Valentine)
Dany Bernard (le chasseur)
Sandra Dobrigna (Cathy Massis)
Gérard Hoffman (adjoint du commissaire)
Dominique Zardi (Moignard)
Henri Attal (le garde-chasse)
Jean-Claude Remoleux (le paysan)
Consuela Ferrara (Helene)

AUTOUR DU FILM

- À l'origine, le rôle du peintre - interprété par Alberto Sordi - devait échoir à Jean Gabin. Mais l'acteur meurt quelques jours après avoir accepté le rôle. Pour des raisons financières, le film étend sa co-production à l'Italie et Jean-pierre Mocky engage la star italienne Alberto Sordi.

- Les italiens, pas vraiment chauds pour accepter de perdre leur comique n°1 sur un instrument de mort qui n’existe plus (depuis 1946) chez eux et dans une marre de sang, contraignent Jean-Pierre Mocky à tourner une autre fin, irréaliste et qui coûtera beaucoup au réalisateur d’ailleurs. Après que Berti se soit fait couper la tête, un trucage sera réalisé à Rome. L’exécuté se relèvera sans sa tête (!) et rejoindra sa voiture avant d’ajuster son chapeau sur son cou tranché et de partir. En France, Mocky gardera le montage original.

- Mocky sur le film : "Avec Le Témoin, je n'ai pas voulu dépeindre la pédophilie au sens où on l'entend aujourd'hui, et qui désigne l'exploitation sexuelle de l'enfance, mais je voulais montrer qu'un adulte pouvait tomber amoureux d'un enfant. Sordi adorait le rôle, même si, à l'origine, c'est Gabin qui devait jouer son personnage."

CRITIQUES

Mon avis

Un très grand Mocky avec un impeccable duo d'acteurs.
Le film relève à la fois de la comédie italienne mais aussi de l'univers des films de Claude Chabrol avec sa critique virulante des riches notables de province ici un industriel, banquier pédophile et étrangleur de petite fille. Le film est parfaitement maîtrisé de bout en bout, les détracteurs de Mocky ne pourront pas l' accuser ici de baclage. Les "gueules" et personnages grotesques sont moins présents que d'habitude, co production franco-italienne oblige peut-être. Les habituelles touches satiriques et obsessions récurrentes à la Mocky (ici ridiculisation d'un évêque, de banquiers, de préfet, la chair, le cul, etc) sont insérées plus discrètement et avec plus de finesse que dans ses autres films.
Une fois encore, Mocky est un grand directeur d'acteurs qui paraissent toujours différents et bien meilleurs dans ses films que dans ceux d'autres réalisateurs. Ici Noiret est plus bon que jamais, bouleversant dans la scène de l'aveu pendant la partie de chasse, son personnage devenant progressivement antipathique jusqu'à atteindre la monstruosité.
Le film parle de pédophilie bien avant que le sujet ne fasse la une des journaux et aborde cela de manière délicate, voir la scène où Noiret explique comment il est devenu amoreux fou d'une enfant et a succombé à ses pulsions.
"Le témoin" est enfin un grand réquisitoire contre la peine de mort (qui n'était pas encore abolie en 1978, et le sera quatre ans plus tard par François Miterrand) et les erreurs judicières. La scène finale fait froid dans le dos par sa simplicité et sa crudité (la guillotine faisant tomber la tête d'un innocent dans le panier, un karcher est passé pour effacer tout le sang sur le bitume).

Autres critiques

"Le Témoin (1978) est un des chefs-d'œuvre de Mocky. L'humour noir, l'amour des acteurs s'y teintent d'une indéniable cruauté."
Jean-François Rauger - LE MONDE DU 13 MARS 2005

"Noiret est parfait en notable patelin qui crache son venin en privé sur toutes les institutions et vit à sa guise. Sordi, plus sobre que d'habitude, incarne l'éternel italien, généreux et bon enfant. Irrésistible lorsqu'il rend sa gifle à un évêque, pathétique lorsqu'il comprend que sa bonté ne fait que le précipiter vers la mort. un peu à part dans l'oeuvre de Mocky (le grotesque prend, ici, moins de place que d'habitude), décrié à sa sortie, c'est pourtant l'un de ses meilleurs films. Farce macabre, dans la lignée des grandes réussites de la comédie italienne, c'est aussi un plaidoyer contre la peine de mort".
Télérama - Philippe Piazzo.

"Un charge virulente et caricaturale de la bourgeoisie de province (avec un Noiret extraordinaire qui cache ses turpitudes sous un masque de respectabilité), mais aussi une mise en évidence de l'absurdité du système judiciaire et de la peine de mort. Un scénario solide, une réalisation habile parfaitement maîtrisée : une grande réussite de Jean-Pierre Mocky."
Guide des films Jean Tulard - Claude Bouniq-Mercier.

"Le témoin n’appartient ni à la catégorie de ses comédies-guérillas, ni à celle de ses grands films noirs ravacholesques (Solo, l’albatros) mais à sa veine criminelle qui est souvent la plus soignée (voir Agent trouble ou Noir comme le souvenir).
Le film commence pourtant comme une pure comédie à la Mocky avec une idée par plan, quitte à négliger parfois la finition (d’où cette accusation permanente de « bâclage » dont souffre le cinéaste depuis près de…50 ans !)...
Le témoin est donc un film criminel relativement soigné (la très belle scène de l’enterrement de la fillette où Mocky raccorde sur toute une série de regards prouve qu’il sait parfaitement mettre en scène), qui bénéficie en outre d’un scénario solide lorgnant du côté de la comédie à l’italienne. Mais ne nous y trompons pas : l’univers de Mocky est bien là. Cette histoire de notable criminel est prétexte à une nouveau défilé de trognes totalement réjouissant : commissaires homosexuels, jardinier pédophile (le fidèle Dominique Zardi), rombières qui se dévergondent lorsque leurs maris sont absents, tendrons lubriques… Ce scénario lui sert également de terreau pour une tordboyautante satire sociale à la Chabrol, où les grands bourgeois provinciaux s’entendent pour dissimuler leurs crimes les plus abjects et où les préfets défilent cul nu sous des tabliers dans les parties fines qu’organisent les bourgeoises esseulées.
Mocky n’y va pas avec le dos de son bazooka mais ce que j’aime chez lui, c’est sa manière de ne jamais placer le spectateur au-dessus du spectacle pitoyable de cette humanité désolante. Son rire n’est jamais celui du cynique hautain qui contemple la fosse sceptique en se bouchant le nez avec ses gants de soie (il faudrait développer mais c’est, entre autre, pour cette raison que je déteste Autant-Lara). Mocky met les mains dans le cambouis : son cinéma n’est pas humaniste (manquerait plus que ça !) mais il pétrit avec un certain génie la pâte humaine. Même Noiret, qui n’a jamais été aussi bon qu’en incarnant ce plus pur salaud, n’est pas jugé définitivement. Parce qu’il est homme et qu’il a des noires pulsions qui peuvent soudain n’être plus contrôlables.
En mettant à nu l’hypocrisie des conventions sociales (la respectabilité des notables, l’innocence des préadolescentes…), Mocky signe également une charge contre l’absurdité d’un système judiciaire avide de vengeance et contre l’ignominie de la peine de mort.
Ajoutez à cela une distribution épatante (avec mention spéciale au génial Roland Dubillard, merveilleux en inspecteur fouineur) et vous obtiendrez une belle réussite dans l’œuvre sous-estimée du cinéaste."
Blog du Docteur Orlof.

temoin_01_adc

temoin_02_adc

VIDEOS


Générique

AFFICHES


Affiches italiennes

PHOTOS
















© Mocky Delicious Products -Philippe Noiret et Gisele Preville


© Mocky Delicious Products -Philippe Noiret,Gisele Preville et Alberto Sordi


© Mocky Delicious Products -Philippe Noiret et Alberto Sordi