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RESUME
Un père et son fils n'ayant entre eux qu'une différence de quatorze ans deviennent rivaux en amour.

A quarante ans, Mathias a quitté son emploi d'ingénieur pour devenir brocanteur et vit avec Sandra. Un jour, son fils Michel vient s'installer chez lui avec Odile, sa fiancée. Celle-ci s'éprend de Mathias et tente de le séduire. Jaloux, Michel tire sur son père. Avant de mourir, celui-ci maquille ce crime en suicide...

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky, André Ruellan, Alain Moury
Adaptation et Dialogues : Jean-Pierre Mocky,André Ruellan
Assistants réalisateurs : Luc Andrieux, Patrick Le Bohec, Frédéric Le Pinday
Production : Balzac Films
Chef de production : Jean-Pierre Mocky
Distribution : Les Films Jacques Leitienne
Images : Marcel Weiss
Opérateur : Paul Rodier
Montage : Marie-Louise Barberot, Michel Saintourens
Décors : Jean-Claude Riedel
Son : Séverin Frankiel
Musique : Eric de Marsan et un air d'opéra autrichien de Karl Zeller
Photographe de plateau : Pierre Raffo
Pellicule 35mm, couleur
Tournage à partir du 02 Juillet 1973
Durée : 1h35
Genre : Drame
Première présentation le 13/02/1974

DISTRIBUTION
Jean-Pierre Mocky : Mathias Caral
Robert Benoit : Michel Caral
Jenny Arasse : Sandra
Agnès Desroches : Huguette
Marianne Eggerickx : Odile
Roger Lumont : Burnous
Rosine Young : Isabelle
Marc Ulric : Fanfan
Dany Weus : Gillespie
Michel Bertay : Lutel
Myriam Boyer : Sophie
François Guilloteau : Serge Lacret
Julien Thomast : Patrick
Robert Lombard : Rombert
Claude Guillaume : Madame Rombert
Caroline Sihol : Blanche
Juliette Faber : La mère de Sandra
Jean-Claude Fal : Billy
Martin Von Zweigbrek : Jaboulet
Christian Chevreuse : Le flic
Georges Lucas : L'huissier
Maurice Vallier : L'inspecteur
Jean-Michel Mole : Le satyre
Jean Radfou : Un invité de Rombert
Pierre Raffo : Un voisin
Jean Cherlian : Le CRS
Jean-Claude Romer : Le joueur de bonneteau au Mickey

AUTOUR DU FILM

Jean-Pierre Mocky souligne : "Mon film s'appelle L'OMBRE D'UNE CHANCE et non pas L'OMBRE D'UNE CHAMBRE, comme le souhaitaient certains producteurs... Ce n'est pas un film érotique mais un film romantique, un film d'amour. C'est la découverte de l'amour paternel. Mathias, que j'interprète, vit en dehors de la société, c'est le personnage de SOLO, mais en temps de paix; ses problèmes sont purement intérieurs. Il n'existe pas d'être humain qui ne puisse vivre sans principe. Un anarchiste, même le plus violent, sera toujours piégé par quelque chose. C'est la raison pour laquelle l'anarchiste pur n'existe pas. L'homme en apparence le plus libre ne l'est pas vraiment. C'est le thème du film, il n'y a pas " l'ombre d'une chance " de trouver sur terre un homme qui soit complètement libre, un homme sans tabous. Il lui restera toujours quelque chose de ce qu'il déteste chez les autres. "

Le décor principal du film - l'appartement de Mathias - a été entièrement conçu par Jean-Pierre Mocky lui-même, en utilisant le hall de la gare désaffectée de Vaugirard (sur la petite ceinture).

CRITIQUES

Mon avis

Avec l’ombre d’une chance, Mocky profite de la libéralisation des mœurs au cinéma et de l’avènement des premiers films porno pour livrer un film inclassable, en grande partie autobiographique, très personnel, contenant des scènes d’amour naturelles et très explicites (dont un insert pornographique de pénétration très furtif). Le film parle du conflit des générations et des rapports père fils, particulier ici puisque de même que dans sa propre vie, Mocky a eu un fils à l’âge de 14 ans, la ressemblance physique entre eux est troublante, le plus jeune n’étant pas celui que l’on croit mais du point de vue du mode de vie, c’est autre chose, le fils étant plus bourgeois et conformiste, faisant sagement ses études alors que le père vit de manière très libre et anarchiste de la brocante, après avoir été ingénieur électronicien, dans une maison aux décors étonnants où il accumule des objets très hétéroclites. Leurs fiancées respectives ont presque le même âge et se ressemblent, ce qui est sans doute voulu pour accentuer la tragédie qui va se nouer. Si des moments de pure comédie subsistent, la tonalité d’ensemble est plus grave et tranche sur les autres films de Mocky qui a mis beaucoup de lui dans ce personnage, notamment dans son rapport aux femmes, toujours prêt à les satisfaire ou les utilisant à d’autres fins. Le seul principe auquel il ne dérogera pas, c’est de refuser de succomber aux avances de la fiancée de son fils Michel, de plus en plus pressantes. Certaines répliques sont cinglantes, notamment quand Michel présente son père à ses amis en ses termes : « voilà la queue qui m’a mise au monde », ce à quoi Matthias répondra « Tu m’excuseras, j’ai d’autres chats à fouetter » en repartant au bras d’une prostituée blonde, jouée par Caroline Sihol alors à ses débuts. La fin du film est bouleversante et très émouvante, révélant en Mocky un romantique exacerbé malgré son côté anar, il maquillera le parricide de son fils en suicide, lui faisant croire que le pistolet était chargé à blanc, il finira au bord d’un champ, fumant une dernière cigarette, maquillant sa mort en suicide. Cette fin sublime restera parmi les plus grands moments de cinéma. Les scènes de sexe, inhabituelles chez Mocky, ne sont pas gratuites et en disent long sur les personnages, notamment le parallèle entre le fils faisant l’amour sagement dans son lit et le père prenant brutalement Sandra sur la table de la cuisine. La sexualité est montrée de manière très libre et provocante, le film débutant par une fellation dans une camionnette, Sandra faisant sa toilette intime, etc.
Un Mocky donc atypique mais passionnant, assurément l’un des meilleurs de son auteur.


Autres critiques

"Deuxième verni de Mocky : on n’est pas dans la farce, mais dans le romantisme noir. Il se donne un peu le beau rôle. Quadragénaire enthousiasmant, face à la sagesse un peu fade de son fils, dont il séduit, bien sûr, la petite amie. Mais après tout, si ça lui fait plaisir de se croire irrésistible…Sous une intrigue de roman de gare, Mocky exalte, une fois encore, l’idéalisme, l’invention, l’utopie."
Pierre Murat - Télérama

"L'ombre d'une chance" est une comédie dramatique, avec Mocky en acteur principal, faisant suite à "Solo" et "L'albatros". Mais on retrouve cependant son côté farce, et un ton libertaire....La bande annonce en bonus se termine par "Interdit au moins de 18 ans, hélas !". Mocky qui a toujours eu le don de sentir l'air du temps, traite de la liberté des moeurs, dénude très largement ses actrices, et s'offre même un insert hot, de pénétration de manière frontale....
Le film tourné en 1973, est donc précurseur le sexe envahissant à l'aube des années 70, les salles obscures, c'est donc une des premières utilisations de scènes sexy et réaliste hors du créneau du film pornographique....
Mocky joue donc avec les convenances. Il se montre trivial, tout en restant assez romantique. Il critique l'hypocrisie des institutions, la libération sexuelles, se moquant des jeunes bourgeois se prétendant libres, ou des huissiers rapidement humiliés. Ce film est de la veine de ses meilleurs films, Mocky ayant toujours le génie des lieux et des décors, voir la manière dont il aménage l'appartement surchargé véritable bric-à-brac baroque. Ce rapport père-fils est assez bien vu, les personnages féminins, sont touchants, il s'intéresse ici aux femmes, à l'image des conversations crues entre Sandra et Odile, ou le personnage d'Huguette, femme esseulée. On retrouve ici moins ces personnages haut en couleurs, les habitués, Roger Lumont, excellent en bon copain rigolard, et Michel Bertay en austère huissier, et les petits nouveaux Juliette Fabert, gloire des années 30 et Robert Lombard en bourgeois maniéré. On retrouve ici de jeunes interprètes dont surprise Myriam Boyer - Muriel Boyer au générique ! -, qui parle avec chaleur du film dans un des bonus et Caroline Sihol, en jeune bourgeoise délurée. Pour l'anecdote, cette dernière avait parlait dans feu l'émission "Le club", sur Ciné-Classic, du tournage du film, Jean-Pierre Mocky faisait dormir ces jeunes comédiens dans les décors, ce qui lui faisait économiser à la fois l'hôtel et les frais de gardiennage."
coinducinephage.canalblog.com

"Une oeuvre très originale dans la filmographie de Jean-Pierre Mocky, qui a été qualifiée de "roman-photo anarcho-prolo". "Je me suis trouvé devant un film d'amour. L'amour le plus romantique qui soit, celui qui est pris à la source."
Gérard Mourgue (Pariscope).

Critique parue dans la "Revue du Cinema IMAGE ET SON" N°282 (Mars 1974) - André Cornand

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