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RESUME
Sur la Maine, un bateau à aubes traverse Angers. Il transporte les petits épargnants de la "Caution Foncière" qui arrivent à la réception organisée en l'honneur du 50 000ème souscripteur. L'euphorie règne. On leur a préparé un buffet et un bal dans un cadre très rustique. Fritz Ducharrel est là. C'est lui qui a collecté tous les fonds et qui est leur porte-parole. Les chèques des épargnants sont remis par lui en grande pompe aux dirigeants de la Société: Henri Butin, P.D.G., Maître Bérenice, notaire, et surtout le député Combinet. Mais les choses se gâtent. En effet, Ducharrel surprend une conversation entre deux individus. Pour tirer cette conversation au clair, il suit les deux personnages et parvient à entrer en possession d'un mystérieux carnet dans lequel il découvre tout un plan monté pour détruire la "Caution Foncière". Mais Sergel, l'envoyé du Ministère des Finances, à qui appartient ce carnet, s'emploie à le récupérer, avant d'avoir une entrevue avec son "patron". Ce dernier lui donne l'ordre de kidnapper le notaire, il n'y parvient pas car Ducharrel intervient. Commence alors une poursuite dans un studio d'enregistrement, qui se continue dans un entrepôt de confection et se termine dans l'appartement parisien du Député Combinet. Avant que le scandale n'éclate, Ducharrel parvient à sauver les fonds de ses amis. Les petits épargnants seront victimes de leur naïveté. Notaire, avocat, député seront livrés à la justice du Ministère des Finances.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky
Adaptation et Dialogues : Jean-Pierre Mocky et Raphaël Delpard
Assistants réalisateurs : Luc Andrieux, Edgar Baum, Loïc Pichon et François Pradeau
Images : Marcel Weiss
Opérateur : Paul Rodier, assisté de Daniel Pouey
Son : Sylvain Frankiel
Musique : François de Roubaix
Montage : Marguerite Renoir, puis Jean-Pierre Mocky
Décors : Jacques Flament
Maquillage : Louis Dor
Régisseur général : Francis Hylari
Photographe de plateau : Pierre Raffo
Tournage à partir du 28 Décembre 1971 à Paris et à Angers, pour les extérieurs
Autre titre : Mocky s'moque numéro 1(nouveau montage)
Production : Balzac Films
Directeur de production : Marcel Mossotti
Distribution : parafrance Films
Pellicule 35mm, couleur
Genre : Comédie
Durée : 88mn
Première présentation le 23/03/1972

DISTRIBUTION
Jacques Dufilho : Fritz Ducharrel
Michael Lonsdale : Sergel
Henri Poirier : L'avocat
Maurice Vallier : Henri Butin
Guy Davout : Le député
Philippe Castelli : Le ministre
Gilbert Robin : Le notaire
Jean-Claude Rémoleux : Pativer
Agostino Vasco : Le Portugais
Joëlle Alexandre : La fille du député
Alexandre Randall : Le musicien
René-Jean Chauffard : Le juge
Robert Berri : Le râleur
Albert Michel : Le brigadier
Maurice Travail : Le portier
Luc Delhumeau : Le docteur
Luc Bartholomé : Un myope
Françoise Hekking : Une myope
Mario Walter : Le rieur
Rudy Lenoir : L'épargnant qui se fait implanter des cheveux
Dominique Zardi : Un épargnant
Annie Savarin : Une épargnante
Georges Lucas : Un épargnant
Maria Ferrer : Une épargnante
Edith Fontaine : Une épargnante
Suzanne Destrat : Une épargnante
Jean Abeillé : Un épargnant
Jean-François Dupas : Un épargnant
M.Ginet : Un épargnant
Sylvie Pinel : Une épargnante
Jack Sterling : Un épargnant
Christian Chevreuse : Un épargnant

AUTOUR DU FILM

Tourné sous le titre “Pavane pour un crétin défunt”, CHUT ! doit son origine à deux sources : le livre d’un journaliste sur l’affaire Joanovici (ferrailleur qui avait donné des pots-de-vin à des ripoux), qui eut lieu en 1947, et une série de scandales immobiliers, (dont celui de la Garantie Foncière) que Jean-Pierre Mocky s’est amusé à mettre en scène dans un style échevelé et caustique. Au départ, le cinéaste s’était inspiré de suicides (près d’une centaine) et du désespoir des petits épargnants grugés. Le résultat est donc volontairement agressif, avec une dérision d’événements réels comme celui du ministre (qui évoque Valéry Giscard d’Estaing) jouant de l’accordéon dans un hall de gare.

- Mocky sur le glissement du sujet qu'il voulait traiter avec sérieux vers une comédie : "A la réflexion, je trouve les épargnants tellement cons d'avoir confié leur argent les yeux fermés, sous prétexte qu'il y avait la caution d'un membre du gouvernement, que j'ai envie de chambrer autant les victimes que les escrocs."

- Jean-Pierre Mocky n’était pas satisfait du montage original, entamé par Marguerite Renoir et achevé par lui-même, pour la première fois chef monteur. Depuis, une version remontée et raccourcie quelques années plus tard par le cinéaste lui-même, le film s’intitule désormais MOCKY S’MOQUE 1. C'est cette version que l'on trouve sur le DVD du film sorti dans la collection Mocky.

- Chut! fut tourné à Angers, avec la participation financière de la ville et un casting composé de quelques habitués du cirque Mocky. Après une avant-première désastreuse qui horrifia les notables - le portrait qu'en dresse Mocky n'est pas franchement flatteur - le film connaît une bonne carrière à Paris (100 000 entrées).

CRITIQUES

Mon avis
Film rare de Mocky, peu vu depuis sa sortie en salles, le DVD sorti dans la collection Pathé Mocky nous permet enfin de le découvrir, même si c'est la version remontée et raccourcie ( le film ne dure plus qu'une heure) qui nous est proposée. Chut! narre sur le mode burlesque, de la farce féroce et agressive les mésaventures de petits épargnants floués par une société immobilière "La caution foncière" alliée à un député. Ils confient les yeux fermés leur argent, attirés par des taux de 12% et sont ici ridiculisés par Mocky au même titre que les notaires, députés, PDG, inspecteur des finances magouillant dans ce scandale immobilier. Le ton de Mocky n' a jamais été aussi jubilatoire, méchant, insolite dans ses moindres détails, tout le monde en prend pour son grade. Il est dommage que le film ne tienne pas sur toute la longueur, les poursuites à la recherche du notaire s'étirent dans un désordre indescriptible et incompréhensible (peut-être dû au nouveau montage). L'essentiel est qu'encore une fois Mocky colle à l' actualité de son époque et ose tout, y compris de ridiculiser le ministre des finances de l'époque, Valery Giscard D'estaing, au travers du ministre joué par Philippe Castelli et qui joue de l'accordéon sur le quai d'une gare. Il s'était d'ailleus attirer les foudres des giscardiens à l'époque.
Le tandem comique inédit Jacques Dufilho / Michel Lonsdale est vraiment excellent mais il ne faut surtout pas oublier Jean-Claude Rémoleux, toujours aussi savoureux, et qui restera l'un des meilleurs second rôles du Mocky circus.


Autres critiques

"Pamphlet à la Mocky, drôle et féroce sur de petits épargnants, vcitimes d'une société affairiste et cynique, nommée la Caution foncière. 12% d'intérêts promis aux épargnants, si ce n'est que les magouilleurs sont bien là pour faire disparaître le capital. En toute impunité, bien sûr... Désordonné, oui, mais violent et virulent. Comédiens laissés en liberté pour notre plus grand plaisir."
Pierre Murat. Télérama.

"Chut! est un pamphlet de circonstance, réalisé peu après le scandale de la "Garantie foncière" qui défraya la chronique en 1971 - et Mocky ne prend pas de gants pour dénoncer les magouilles à quelque niveau qu'elles soient. Malheureusement, la charge politique s'essouffle assez vite pour se transformer en une course-poursuite un peu terne."
Claude Bouniq-Mercier. Guide des films Jean Ttulard.

"Avec Chut!, Jean-Pierre Mocky renouvelle du tout au tout son inspiration et change radicalement de répertoire.[...]
En effet, cette fois, Jean-Pierre Mocky a donné dans la comédie de moeurs, moderne, actualisée même. Mais de situations qui peuvent évoquer certains parallèles, il a su tirer une oeuvre originale qui tient de la farce énorme mais dont la démarche, sur un autre ton certes, n'était pas étrangère à Molière ou Beaumarchais en leur temps.
Il nous présente une galerie de portraits, charge d'où se détachent tout particulièrement Jacques Dufilho et Michel Lonsdale. Au fur et à mesure que défilent les images, on ne peut s'empêcher de penser à des peintres tels que Goya et James Ensor, à des caricaturistes tels que Daumier ou Gus Bofa.
Toutes ces références, même si l'on y ajoute celles de Jerry Lewis et des "Pieds Nickelés" ne signifient pas que Jean-Pierre Mocky fait preuve de manque d'originalité, bien au contraire. De son mélange de rêve, de cauchemar et de réalisme, il arrive à tirer et imposer un ton très personnel, caustique et brillant, amer ou drôle et où même les grands coups de burin n'excluent pas un certain eprit de finesse."
Eric Leguebe - Le parisien libéré 25 mars 1972.

"Quelle bonne idée de porter à l'écran un sujet qui depuis l'été dernier a fait régulièrement la une des journeaux... Des trouvailles certes le film n'en manque pas."
Le monde

"L'humour le plus décapant que le cinéma ait jamais employé."
Télé sept jours.

"Une satire politique d'une violence inouie, une histoire qui pourrait bien soulever des tempêtes. Jamais Jean-Pierre Mocky n'est allé aussi loin dans la comédie politique."
L'aurore.

"Des péripéties délirantes autant que réjouissantes. Un rire salutaire."
Monsieur cinéma TV.

"L'Hellzapoppin de l'immobilier. Un film au vitriol."
Pariscope.

"C'est très souvent drôle, d'un humour grinçant, provocateur et efficace."
Les lettres françaises.


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