RESUME
Georges Lachaunaye, qui appartient à une famille ruinée, est un jour saisi par une révélation et décide alors d'assurer le train de vie des siens en montant une entreprise de pillage des troncs dans les églises...
La situation financière des Lachenaye est en passe de devenir dramatique : des splendeurs passées, il ne leur reste qu'une solide tradition d'oisiveté à laquelle le fils aîné, aimable irresponsable et faux mystique, reste très attaché. Sa famille, dont les biens sont saisis et vendus, est sur le point d'être expulsée ; Georges se rend à l'église demander à son Saint Patron un signe qui lui indiquerait ce qu'il doit faire. Celui-ci semble répondre sur l'heure à sa requête par le petit bruit séduisant des pièces de monnaie que les fidèles laissent tomber dans le tronc. Sur ce signe « évident », Georges va s'organiser pour cette « vocation de pilleurs de troncs » à laquelle il consacrera désormais ses activités. Cette « affaire » devient prospère. Georges s'est adjoint des collaborateurs très efficaces qui exécutent des tournées hebdomadaires très rentables dans toutes les églises de la capitale. Cependant, la brigade des églises veille dans l'ombre et nous assistons désormais à une véritable partie de « gendarmes et voleurs » où l'imagination débordante de Georges l'aidera à passer chaque fois au travers des pièges que lui tend l'inspecteur. Après un rêve prémonitoire, son collaborateur est arrêté et Georges fait un retour sur lui-même, demande pardon à Dieu, glisse dans un tronc le montant total de ses « prélèvements » et fait dire une messe à laquelle il assiste. La « brigade » au grand complet, ayant envahi l'église, attend la fin de cet office pour l'arrêter... quand surviendra un événement qui lui permettra finalement de s'en sortir.
© Les fiches du cinéma 2003
FICHE TECHNIQUE
Titre alternatif : Deo gratias (France)
Titre alternatif : Heaven Sent (Royaume-Uni, 1963)
Titre alternatif : Heaven for Small Favors (1963)
Réalisation : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky, Michel Servin et Alain Moury
Adapté du roman Deo gratias de Michel Servin
Dialogues : Alain Moury
Assistants réalisateurs : Luc Andrieux, Georges Sénéchal, Francis Girod
Producteurs délégués : Henri Diamant-Berger et Jérôme Goulven
Directeur de production : Ludmilla Goulian, Paul Laffargue
Production : Le Film d'Art, ATICA - Artistes et Techniciens de l'Industrie Cinématographique Associés (Paris), Corflor
Distribution : SNC (Paris Impéria)
Affichiste : Clément Hurel
Musique : Joseph Kosma
Directeur de la photographie : Léonce-Henri Burel - noir et blanc (Une séquence couleur d'environ 10mn "Le cauchemar")
Maquettes couleurs : Rino Mondellini
Opérateur : Jean-Marie Maillols, assisté de Roger Gleyze
Son : René sarazin, assisté de Jean Bareille
Décors : Pierre Tyberghein, assisté de Jacques Brizzio
Montage : Marguerite Renoir, assistée de Raymonde Guyot
Ensemblier : André Labussière
Régisseur : Margot Capelier, Suzanne Wiesenfeld
Photographe de plateau : Roger Forster
Tournage dans les studios de Paris Studios Cinéma et pour les extérieurs dans une vingtaine d'églises de Paris, durant le mois de mars 1963
Date de sortie : 28 août 1963 (France)
Durée : 92 minutes
Genre : comédie
DISTRIBUTION
Bourvil : Georges Lachaunaye
Jean Poiret : Raoul
Francis Blanche : inspecteur Cucherat
Jean Yonnel : Mattieu Lachaunaye
Véronique Nordey : Françoise Lachaunaye
Jean Tissier : inspecteur Bridoux
Marcel Pérès : inspecteur-chef Raillargaud
Solange Certain : Juliette Lachaunaye
Denise Péronne : Claire Lachaunaye
Bernard Lavalette : préfet de police
Jean Galland : supérieur du collège
Claude Mansard : épicier (père de Juliette)
Lucienne Dutertre : épicière (mère de Juliette)
Jean-Claude Rémoleux : inspecteur Bartin
Rudy Lenoir : inspecteur Quiqueville
Roger Legris : curé de Saint-Étienne du Mont
Gérard Hoffman : pilleur de troncs borgne
Pierre Durou : sacristain mécontent
Albert Michel : sacristain
Gloria France : patronne café
Guy Denancy : curé de Saint-Étienne du Mont
Richard Francœur : Un inspecteur de la brigade
Max Desrau : un ecclésiastique
Dominique Zardi : clochard
Alexandre Randall : ecclésiastique statue Sauinte-Cécile
Willy Bracque: Albert, domestique
Philippe Dehesdin : pilleur de troncs
Jean-Pierre Mocky : clochard au landau
Luc Andrieux : clochard au lansau
Michel Nastorg : père qui a mal aux dents
Adrien Cayla-Legrand : Un inspecteur
Jo Charrier : Un inspecteur
André Chanu
Jacques Denoël
EXTRAITS DU DIALOGUE :
BOURVIL pille les troncs d'église ... Francis BLANCHE arrive ...
- Francis BLANCHE : Dites-moi, vous avez une technique admirable !
- BOURVIL : Oh, je pourrais faire mieux, mais cela dépend des trous. Voyez-vous, celui-ci ... Son orifice est simple et large ...
- F.B. : Oui ... Malheureusement ils ne sont pas tous aussi faciles ...
- B. : Ah, hélas ! J'utilise la suceuse à sous dans le meilleur des cas ...
- F.B. : Ou, sinon, vous travaillez comment, au caramel mou ?
- B. : Au caramel mou, la pince articulée ou les bruxelles, ça dépend ... Mais, au fait, vous semblez être de la partie ... Vous ne seriez pas un concurrent ?
- F.B. : NON ... Inspecteur Cucherat, Brigade de Surveillance des Eglises ...
NOTES
- Contre l’avis de son entourage, Bourvil entame, dès 1963, une collaboration avec le cinéaste controversé Jean-pierre Mocky. UN DRÔLE DE PAROISSIEN est leur premier film.
L'amitié et la complicité qui les liaient l'un à l'autre donna lieu à trois autres films : LA CITÉ DE L'INDICIBLE PEUR plus connu sous le titre : LA GRANDE FROUSSE (1964), LA GRANDE LESSIVE (1968) et L'ÉTALON (1970). Une association fructueuse qui devait être, hélas, interrompue par la disparition de l'acteur
- Séduit par le personnage de Lachesnaye,un rôle d'"aristocrate distingué" inhabituel pour lui, qui lui offrait l’occasion d’élargir son registre, Bourvil accepta de tourner ce film satirique et grinçant et d’y participer financièrement. Pour les scènes de pillages des troncs, Mocky souhaite tourner dans 25 églises parisiennes différentes, les prises de vues s'efforçant d'avoir lieu entre les baptêmes et les enterrements. Lorsqu’il demande l’autorisation à la Centrale Catholique, il essuie un refus sévère ! L’idée du pillage de troncs déplaît. Jouant le tout pour le tout, Mocky menace de tourner le film sur l’histoire du curé d’Uruffe (authentique fait-divers dans lequel un prêtre avait ouvert au couteau le ventre d’une femme qu’il avait mise enceinte). Le « chantage » fonctionne et Mocky peut tourner sur les lieux même de l’histoire.
- À signaler, dans ce film en noir et blanc, une séquence-couleurs d'environ dix minutes : le cauchemar de Bourvil. D'autre part, dans le couple insolite poussant, fugitivement, un landau, devant l'église Saint-Bernard, on peut reconnaître le metteur en scène, Jean-Pierre Mocky et son assistant, Luc Andrieux.
- Le film a été présenté au festival de Berlin.
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CRITIQUES
Mon avis
Première association Bourvil / Mocky, marquant le début d’une vraie complicité et réelle amitié, pour une comédie jubilatoire et gentiment irrévérencieuse à ranger au rayon des meilleurs films de Mocky. Comme toujours, l’histoire est d’une grande originalité, pour sauver sa famille d’aristos déchus et sans le sou, Georges Lachaunaye perçoit un signe divin qui lui donne l’idée de piller les troncs d’église avec du caramel mou. Il se fixe aussi comme éthique de ne vider que la moitié de chaque tronc. Si certains saints rapporteront plus que d’autres, il se chargera de mieux mettre en valeur les saints moins populaires.
Très vite le succès est au rendez-vous, il passe même à la pompe à sous motorisé puis enfermé la nuit dans les églises, emploiera les grands moyens sciant les troncs.
C’est très drôle de bout en bout avec l’interprétation tout en finesse de Bourvil, jamais aussi bon que dans les films de Mocky, il se fond avec délectation dans son univers, heureux d’accéder à un comique plus corrosif. Le reste de la distribution est tout aussi exceptionnel avec la brigade de surveillance des églises et à sa tête l’inspecteur Cucherat (un Francis Blanche déchaîné) mais tous les autres second rôles habitués des premier Mocky les Jean Tissier, Marcel Pérés , Jean-Claude Rémoleux sans oublier Jean Poiret en acolyte de Bourvil. Les dialogues sont savoureux, les gags s’enchaînent sur fond de courses poursuites et de travestissements comme d’habitude chez Mocky (gendarmes et voleurs tous déguisés en ecclésiastiques, bonnes sœurs ou bedeaux pour se tromper les uns les autres).
Il faut à chaque fois rendre grâce à Mocky de traiter de sujets originaux, jamais traités par ailleurs avec une veine satirique réjouissante, ici une charge anti-religieuse.
Autres critiques
"Film plutôt grinçant, c'est une farce (comment berner la police) et une satire (comment berner les catholiques pratiquants). Marque surtout la rencontre de Mocky et d Bourvil, autour duquel apparaît une petite troupe de fidèles (Francis Blanche, Jean Poiret...)
Roman Chestak - Télérama
"Un des meilleurs Mocky, qui, à l’époque, était capable de se casser le tronc, avec un Bourvil et un Francis Blanche épatants."
François Forestier - Téléobs
"Si son appartement de la place des Vosges est vide, c'est que Georges (Bourvil) a dû tout céder aux huissiers : dans sa famille, travailler ne se fait pas. A Saint-Etienne-du-Mont, il a une révélation : pourquoi ne pas profiter de l'argent des troncs ? Du caramel mou, Georges passe à l'aspirateur miniature, avec la complicité de son copain Raoul (Jean Poiret). L'inspecteur Cucherat (Francis Blanche) les traque. Qui l'emportera ? D'après le roman de Michel Servin «Deo gratias», Jean-Pierre Mocky laisse libre cours à sa verve anarchiste. Georges est un doux rêveur dévot, qui s'adresse au Très Haut en lui disant : «Je veux garder ma liberté pour vous.» Bourvil lui donne un air lunaire empreint d'innocence. En parfait contraste avec le malin Raoul, que campe Jean Poiret avec son oeil qui frise. Moustache et noeud papillon, Francis Blanche est un policier touchant de bêtise. Jean Tissier se travestit en nonne à cornette, Jean Yonnel joue les pères nobles. Bernard La- valette est un préfet furibond, Marcel Pérès un flic apoplectique, Roger Legris un sacristain sournois. Comme l'action se passe dans les églises, Mocky pousse la malice jusqu'à choisir comme directeur de la photographie Léonce-Henry Burel, qui filma la Jeanne d'Arc de Robert Bresson. Le succès poussa Bourvil et Mocky à se retrouver pour de nouvelles aventures tout aussi savoureuses."
Bruno Villien - Téléobs
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