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RESUME
Maurice travaille à la préfecture de police à Paris au service des étrangers. Sa journée achevée, il se rend en habitué dans un cabaret hispano "Les Trottoirs". Un soir, invité à dîner chez l'un des danseurs de flamenco du cabaret, Maurice le découvre chez lui, égorgé. Le commissaire Lancret est alors dépêché pour mener l'enquête. Une amitié naît entre les deux hommes, qui conduit Maurice à seconder le commissaire alors même qu'une danseuse du cabaret est à son tour froidement abattue dans sa loge. L'enquête s'oriente vers un probable trafic. Rénato, une petite gouape, soupçonné d'au moins l'un des meurtres, est mis en garde à vue. Il est retrouvé pendu dans sa cellule au matin. Il ne s'agit bien sûr pas d'un suicide... Lancret, vieillissant, propose à Maurice de devenir l'amant de sa jeune femme Aïcha qu'elle ne laisse pas insensible, mais celle-ci refuse. Dans le même temps, les soupçons se font de plus en plus précis sur les supérieurs hiérarchiques de Maurice à l'origine probable du trafic incriminé, celui de cartes de séjour. Malgré son intime conviction, Lancret ne parvient pas à réunir les preuves de leur culpabilité ni pour le trafic, ni pour la série de meurtres. Maurice, quant à lui, décide de partir à Buenos Aires, pays de la musique qu'il aime tant ; mais son voyage s'arrête dans un hôtel d'Orly où le poignarde l'amant de Renato qui le tient pour responsable de la mort de son amour.
© LES FICHES DU CINEMA 2005

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : André Ruellan, Jean-Pierre Mocky
Producteur : Jean-Pierre Mocky
Directeur de production : Bernard Bolzinger
Distributeur d'origine : Pathé Distribution
Directeur de la photographie : Edmond Richard
Mixeur : Michel Barlier
Décorateur : Dominique Douret
Costumes : Camille Caporal
Monteur : Jean-Pierre Mocky
Régie : Claire Langmann
Sortie en France : 14 septembre 2005
Procédé image 35 mm - Couleur
Tournage : Décembre 2004
Durée : 87 mn

DISTRIBUTION
Michel Serrault (Commissaire Lancret)
Charles Berling (Maurice)
Micheline Presle
Patricia Barzyk
Dominique Zardi
Jean Abeillé
Christian Chauvaud
Jean-Pierre Le Cloarec
Shéhérézade Bahri
François Toumarkine
Yoann Moëss
Aurélien Mallet (Rénato)
Brigitte Boucher (Lily)
Laurence Decaux
Virginie Visconti
Neil Sfar
Chloé Brossard
Stéphane Davidoff
Rachid Bouassia
Hélène Viaux
Freddy Bournane
Nathalie Serrault
Emmanuelle Weber
Eric Cornet
Ariane Kah
Hortense Belhôte
Michel Stobac (as Michel Stoback)
Joseph Niambi-Moé (as Joseph Noé NIambi)
Dominique Agoutin
Marianna Benati
Jonathan Israël
Bernard Bolzinger
Shéhérazade Bahri
Catherine Artigala
Virginie Leroux
Manolo Punto
Renaud Serraz
Guillaume Bonnier
Evelyne Macko


AUTOUR DU FILM

- Box-office
France : 13 735 entrées.
Paris : 9 495 entrées.

- Paroles de Mocky
Concernant l'intrigue de Grabuge !, Jean-Pierre Mocky a déclaré : "Avec l'afflux de clandestins, des filières mafieuses se sont crées pour vendre des cartes de séjour, des cartes de travail. Cette filière, aussi rémunératrice que la prostitution ou même la drogue, permet de gagner beaucoup d'argent sans risques majeurs, quelques mois de prison tout au plus. Grabuge, bâti comme un film policier, a pour but de faire connaître cet odieux trafic".

A propos des décors : « J’essaye toujours d’en dénicher d’authentiques. Pour donner un côté un peu rétro, nous avons tourné dans une grande quincaillerie. Mais aujourd’hui si vous voulez acheter des vis vous allez dans un supermarché...
...Je fais des films rétros, j’aime les gens rétros... »

- Micheline Presle et Charles Berling
Le comédien Charles Berling et le réalisateur Jean-Pierre Mocky collaborent pour la première fois.
L'actrice de 83 ans, célèbre pour ses rôles dans Boule De Suif de Christian-Jaque (1945) et Le Diable au corps de Claude Autant-Lara (1946), joue pour la première fois aussi sous la direction de Jean-Pierre Mocky.


CRITIQUES

Mon avis

Un Mocky au ton particulier, très mélancolique, distillant un certain désenchantement sur fond de comédie policière dénonçant le trafic très lucratif de fausses cartes de séjour. Dans Grabuge, on retrouve tous les défauts imputables aux Mocky de ces dix dernières années : une interprétation parfois approximative des seconds rôles, une image vidéo assez laide et criarde, une pauvreté des décors faits de bric et de broc mais malgré tout cela, le film fonctionne plutôt bien, nous fait passer un bon moment et ne nous ennuie jamais. C’est le Mocky dernière manière, qui en dépit d’un manque de moyens flagrant à tous les niveaux et d’un tournage rapide, sait imprimer son style inimitable et trousser de ci de là quelques jolies scènes. On se régale de l’interprétation de Michel Serrault, en vieux commissaire fatigué et au look toujours insolite (manteau en poil de lama, boucle d’oreille, perruque atroce qui lui donne l’air d’un hérisson), qui se préoccupe de trouver lui-même un amant à sa femme berbère. Serrault surjoue peut-être un peu, mais c’est pour notre plus grand plaisir. Quant à Charles Berling, mention très bien pour son premier passage chez Mocky, qui ne sera sans doute pas le dernier (il est au générique d’un prochain court métrage de la série des Mister Mocky présente). Il se fond à merveille dans l’univers de Mocky et assume avec justesse son rôle d’employé à la préfecture de police, service des étrangers, vieux garçon qui a des difficultés à emballer, homophobe sur les bords, qui finira à la toute fin par virer sa cutie pour son plus grand malheur. N’oublions pas aussi la participation très émouvante et nostalgique de Micheline Presle dans l’une des meilleures scènes du film. Petite parenthèse aux critiques qui tempêtent de voir des acteurs de renom se galvauder chez Mocky, ça les agace peut-être mais force est de constater que ces acteurs là semblent y prendre du plaisir et sont très bien servis en retour, on les sent libérés et bien meilleurs qu’avec d’autres metteurs en scène.
Pour le reste, le film est plutôt réussi même si l’enquête principale à la recherche de qui se cache derrière le trafic de cartes nous passionne moyennement, l’attrait principal vient de l’ambiance que sait créer Mocky avec trois fois riens, des décors sordides, dépouillés, nocturnes le plus souvent, des dialogues crus, une certaine poésie du quotidien.
La fin est étonnante, le commissaire Lancret échoue à duper les crapules de la préfecture à l’origine du trafic (comme il le dit lui-même « Tu l’as dans le cul mon pauvre commissaire et ça fait mal… J’ai perdu j’ai fait mes 35 heures »), retourne chez lui, à sa soupe de pois chiches et réclame des croûtons. Le film s’achève sur ce triste constat où les salauds restent impunis (« Les responsables s’en tirent, les comparses sont morts et Maurice n’ira jamais à Buenos Aires ») .


Autres critiques

"Grabuge est peut-être le film de Mocky le plus noir et le plus triste qu'on ait pu voir depuis longtemps. Prenant comme point de départ une simple histoire de traffic de carte de séjour, ce film nous entraîne dans des abymes de mélancolie où tout se détraque, où tout sombre et où rien ne semble pouvoir être résolu. Si dans les films précédents de Mocky tout se terminait plus ou moins bien : au pire même si des gens meurent les complots sont déjoués, dans Grabuge plus rien ne va : le monde s'enlise dans la corruption totale, dans la laideur, le crime et le sordide le plus profond.
D'un pessimisme glaçant en tous points Grabuge se révèle être aussi un bel exercice de mise en scène de la part d'un réalisateur qui n'a plus grand chose à prouver tant il est reconnu pour son style. Son film devient une espèce d'anti-film où tout se défait peu à peu, où cadrage et montage semblent vouloir fuir le plus loin possible et où les acteurs semblent errer sans but de séquence en séquence en se laissant porter par un destin contre lequel ils ne peuvent plus rien. Michel Serrault dans une composition assez belle en vieux flic et Micheline Presle, qui ne fait que passer, semblent laisser derrière eux un passé des plus pesants (tant dans le film lui même où leur corps flétris dénotent une fin inéluctable, que sur le plan cinématographique en général où l'on voit défiler leur carrière). Berling, quant à lui, semble à moitié suicidaire, reprenant par moments le style très froid qu'il avait dans le film d'Anne Fontaine Comment j'ai tué mon père et se fond très bien dans le décor alors qu'il n'est pourtant pas un acteur typique de l'univers de Mocky.
Dans Grabuge, maris, femmes, amants et amis ne semblent pas pouvoir se faire confiance ni réussir à se connaître. Rien ne fonctionne. Les lieux, le temps, la lumière, les personnages : tout semble pourri et meurtri au possible. Mocky nous raconte la fin d'un monde où finalement le traffic ne devient plus qu'une sorte de gimmick qui va donner au cinéaste la possibilité de construire son univers par dessus. C'est peut-être le gros reproche que l'on peut faire au film : cet univers prend le pas sur l'histoire qui manque parfois de cohérence avec un scénario trop simple et qui semble déjà vu maintes et maintes fois."
Nicolas Thys - Ecranlarge 21/03/2006

"Depuis Les dragueurs (1959), l’immense Jean-Pierre Mocky a fait beaucoup de films, a su s’attirer l’attention de pléthore de grands acteurs français, a signé quelques perles (Y a-t-il un français dans la salle ?, qu’il a co-écrit avec Frédéric Dard, Litan, cauchemar fantastique ou encore Agent trouble, thriller délicieusement absurde). Total respect. C’est pour cette raison (plus affective que technique) que ses dernières productions, souvent médiocres et foutraques, attirent davantage la mansuétude que la malveillance.
Grabuge ! s’impose comme son meilleur film depuis Noir comme le souvenir (1995). Cette fois, il tourne en DV, s’attaque à un sujet actuel (les filières mafieuses qui vendent des cartes de séjour aux clandestins) et continue de vomir le politiquement correct. Ce joli bras d’honneur confirme la volonté du réalisateur à tourner en dérision les valeurs sacro-saintes de notre société et s’amuser des institutions inattaquables. On se souvient que Solo était l’un des premiers polars à aborder les désillusions de Mai 68.
La toile de fond politique des sans-papiers était adéquate pour ce franc-tireur, même s’il s’intéresse davantage à la médiocrité et aux frustrations de personnages déterminés qu’à établir un authentique brûlot. Incontestablement, les interprètes psalmodient des dialogues égrillards passés de mode et l’indigence de la mise en scène trahit le manque de moyens. Mais le film, abrasif et absurde, drôle parfois à force d’être à côté de la plaque, tourné à l’arrache avec des acteurs bénévoles, ne ressemble à pas grand-chose d’autre si ce n’est du Jean-Pierre Mocky."
Romain Le Vern - Avoir-alire.com

"L’increvable Jean-Pierre Mocky, qui a toujours aimé tourner dans les quartiers populaires de la capitale, s’attaque à un sujet dramatique, maquillé en une série noire loufoque où pointe une noirceur tenace qui, par instants, peut rappeler ses meilleurs films, tels « Solo » en 1969 ou « L’Albatros » en 1971. On se rend compte bien vite que ce sujet n’est que le prétexte pour tourner, avec la vélocité habituelle du réalisateur, une série de séquences plus ou moins outrées, sises dans des endroits n’obéissant absolument pas aux lois du bon goût actuel et conçues avec des moyens plus que frugaux. Tourné en vidéo avec le concours d’une quinzaine de figurants, « Grabuge ! », bien que distribué par le géant Pathé et interprété par Michel Serrault, figure nationale et tant respectée du cinéma familial, se rapporte à une économie souterraine dont Mocky est coutumier depuis maintenant une dizaine d’années.
Il y a souvent du bon dans « Grabuge ! », notamment Charles Berling, très à l’aise en vieux garçon rêveur et condamné à la fatalité, ou encore cette précipitation obéissant aux règles fondamentales de la série B et du film noir (le prologue, d’une chicheté inouïe, mais qui atteint toute de même son but). A travers l’affection que Mocky manifeste envers ses deux personnages principaux, peu au fait des basses réalités qui permettent de mener le jeu, il y a comme l’acceptation de sa propre désuétude. Le cinéma de Mocky vit dans un monde en train de s’évanouir, celui d’un Paris hétéroclite et de ses magouilleurs arpentant la rue Saint Denis. La conscience de sa disparition procure à cette pochade qu’est « Grabuge ! » une tristesse intrinsèque qui la rend moins anecdotique que prévue."
Julien Welter - Arte

"Y-AURA T-IL DES SPECTATEURS DANS LES SALLES ?
Mocky nous refait son cinéma, et cela fait bientôt cinquante ans et presque autant de films que ça dure. Malheureusement, ce n’est pas avec ce GRABUGE, mieux distribué que ses dernières œuvres, que le plus iconoclaste de nos cinéastes fera changer d’avis ses détracteurs. Si vous n’aimez pas son humour, sa verve de vieil « anar » et la musique espagnole qui illustre lourdement le film, passez votre chemin ! Sur un sujet pourtant taillé sur mesure, le réalisateur se contente du minimum syndical et nous livre une comédie policière improbable, bavarde et à peine sauvée par son casting. A l’exception d’une jolie scène entre Micheline Presle et Charles Berling et du cabotinage un peu usant de Michel Serrault (nettement moins inspiré que dans LE MIRACULE, pour ne citer que ce film parmi la dizaine tournés avec Mocky), il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. A force de relâchement sur la forme et sur le fond (dans le cas présent, le sujet méritait plus de hargne), même ses aficionados vont finir par se lasser et préférer le Mocky bonimenteur, parfait client des émissions télé, au Mocky metteur en scène qui peine singulièrement à se renouveler. Un comble !"
Arnaud Lefranc - MonsieurCinema

Critique de Jacques Mendelbaum parue dans le Monde

"C'est foutraque, hétéroclite, filmé au débotté, mal éclairé, et pourtant Mocky, qui ne ressemble à personne, arrive encore à nous livrer un ovni qui, dans le style zinzin, fait très fort. Il n'y a que chez Mocky qu'un commissaire avec boucle d'oreille, goutte à la jambe et pelisse noire sur le dos - impayable Serrault - propose sa femme kabyle, experte en couscous, à un ami de la préfecture. Sur fond de trafic de cartes de séjour, Mocky, en éternel anarchiste cultivant l'art de l'impureté, brouille les cartes et les genres. Des acteurs mauvais comme des cochons - mais quel défilé de gueules ! - croisent des comédiens faisant leur numéro, le polar sordide côtoie le vaudeville grotesque, « Pépé le Moko » cohabite avec « L'inspecteur mène l'enquête », mais à la fin, ce sont les riches, les méchants qui l'emportent. Malgré tous ses défauts, Mocky sait filmer deux choses assez rares : la comédie, archifausse, de la vie, et le Paris glauque qu'on ne voit nulle part ailleurs dans notre cinéma."
15/09/2005 - © Le Point - N°1722


"(...) Tout en ruptures, les films de Mocky semblent insensés, et c'est ce qui les rend si vivants. Avec [ici] le plaisir de retrouver un Serrault "à l'italienne" (...) et surtout Charles Berling (...). Vous êtes au-delà du réel; chez Mocky, le dernier apache du cinéma."
Philippe Piazzo - TéléCinéObs

"(...) Les horribles décors de Grabuge ! créent un style et les tenues aux couleurs vomitives de Charles Berling (...) définissent la psychologie et la vie étriquée du personnage. (...) Charles Berling [est] amusant, lui-même visiblement amusé d'en faire des tonnes pour un metteur en scène qui n'aime que ça."
Pierre Murat - Télérama

" ...) Filmé en dix minutes, Grabuge ne réjouira que le mockyfile convaincu mais, lui au moins, sera rassuré. Nouvel avatar de sa veine "politique", Grabuge ne séduit pas à cause de ce qu'il dénonce (...) ou par son habituelle loufoquerie poétique mais, pour une fois, par sa mélancolie. (...) Le crépuscule de la gouaille.
Alexis Bernier - Libération

"Lointain écho de ses succès des années 70 et 80 (...), le Mocky nouveau a le charme des démarches obstinées et des passions sourdes au temps qui passe."
Michel Palmiéri - Elle

"Mocky continue à avoir des prétentions moralistes qu'il transforme en festival de farces et attrapes (...) Ça a le charme du dérisoire quand le cinéaste fouille bien profond dans son grenier rétro, ou quand il peint un tableau naïf de la prostitution gay. Le reste du temps, c'est plan-plan comme un vieux Derrick."
Vincent Ostria - L'Humanité

"(...) Grabuge! bien mou, aussi explosif qu'un pétard mouillé. (...) Quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, le cinéaste est toujours à côté de la plaque. (...) Ce décalage permanent avec la vie actuelle a rarement le charme ou la naïveté attendus. La plupart du temps, c'est plat et poussif."
Vincent Ostria - Les Inrockuptibles

"Grabuge est fait sans y croire, mais sans croire à quoi ? (...) On ne sait pas trop tant l'absence de croyance dans les enjeux du récit et l'absence de désir de filmer paraissent ici redoubler."
Jean-Michel Frodon - Cahiers du Cinéma

"Grabuge ! aspire aux étiquettes poisseuses, et les rafle toutes à la fois. Dérision du film noir, dérision du cinéma et puis nanar fini, Grabuge ! ne devrait tout simplement pas être regardable (...)"
William Audureau - Score

"Franc tireur infatigable du cinéma hexagonal, Jean-Pierre Mocky semble avoir bien du mal à retrouver la verve et la causticité de ses premiers brûlots. Preuve en est cette énième comédie policière pimentée de connotations sociales et politiques. Rythme poussif, mise en scène laborieuse, acteurs en roue libre : on peine à retrouver le metteur en scène de « Un drôle de paroissien », « A mort l'arbitre » et autre « Agent trouble », et l'on se retrouve une fois de plus à espérer que le prochain sera meilleur..."
Philippe Ross - Télé7

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