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RESUME
Violoniste et trafiquant de bijoux à l'occasion de ses voyages, Vincent Cabral débarque au Havre, tandis qu'au Vésinet, près de Paris, une vingtaine de participants d'une soirée orgiaque est soudain abattue à coups de mitraillette. Le jeune frère de Vincent, Virgile, appartient précisément au groupuscule responsable de ce massacre.
Pour permettre à Virgile – recherché par le commissaire Verdier et l'inspecteur Larrighi sur dénonciation anonyme – de s'échapper, Vincent entre en contact avec les jeunes "justiciers" qui ont décidé d'exterminer les "têtes" les plus abjectes de la société. Pris dans l'engrenage, il est mêlé, à son corps défendant, à l'action des révolutionnaires.
Témoin de l'exécution du dénonciateur, Vincent est contraint de se battre; il prend en charge Annabel, l'égérie du groupe. Voulant empêcher un nouvel attentat – le plasticage d'un grand restaurant où se réunissent quelques puissants industriels fêtant, en compagnie de jolies filles, la fusion européenne de leurs entreprises – Vincent finit par aider à l'accomplir.
Considéré par erreur comme le chef des révolutionnaires, Vincent fuit et, malgré les barrages, se réfugie dans un wagon de marchandises. Assiégé, il trouve la mort sous les balles de la police, en gare de Reims, tandis que le train emporte Virgile et Annabel vers l'étranger

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky
Adaptation : Jean-Pierre Mocky et Alain Moury
Dialogues : Alain Moury
Assistants réalisateurs : Luc Andrieux, Pierre Drouot et Jacques de Chavigny
Images : Marcel Weiss
Opérateur : Paul Rodier, assisté de Christian Dupré
Son : Séverin Frankiel et Lucien Yvonnet
Musique : Georges Moustaki
Montage : Marguerite Renoir, assistée de Sophie Tatischeff
Décors : Jacques Flamand et Françoise Hardy
Maquillage : Louis Dor, assisté de Nicole Vendekerlen
Régisseur général : Marcel Mossotti, assisté de Arlette Danis, Alain Guillaume et Paul Collet
Photographe de plateau : Monique Zimmer, Daniel Locus
Production : Balzac Films, Eclair (Paris) - Cinévog, Schowcking (Bruxelles)
Directeur de production : Gilbert Marion
Producteur délégué : Jérôme Goulven et André Weiss
Distribution : C.C.F.C, Difex
Tournage à partir du 14 Avril 1969 à Paris, région parisienne, Reims, Bruxelles, Anvers
Budget : 650 000 F
Pellicule 35mm, couleur
Genre : Film noir politique
Première présentation le 27/02/1970

DSITRIBUTION
Jean-Pierre Mocky : Vincent Cabral, violoniste cambrioleur
Anne Deleuze : Annabel, l'amie de Virgile
Denis Le Guillou : Virgile Cabral, le frère de Vincent
Henri Poirier : Le commissaire Verdier
Christian Duvaleix : L'inspecteur Larrighi
Eric Burnelli : Marc
Alain Foures : Eric
Sylvie Bréal : Micheline
Rudy Lenoir : Le maître d'hôtel russe
Marcel Pérès : Le maître d'hôtel
Thérèse Aspa : La dame du vestiaire
Roger Lumont : Le garçon de café indicateur
Jacques Flament : L'ivrogne
Dominique Zardi : Le juge d'instruction
Luc Andrieux : Le pompiste
Jo Labarrère : Le capitaine d'industrie
Jean-Pierre Renault : L'orthopédiste
Yves Le François : L'interne ambulancier
Agostino Vasco : Le rédacteur en chef du "Fossoyeur"
Jean Aron : Un client terrifié du "Petit Chef"
Françoise Duroch : Nathalie, la fiancée de Marc
Guy Denancy : Le technocrate T.V
Alexandre Randall : Un client du "Cosmos"
Nicolas Popovski : Un inspecteur de police
Marcel Gassouk : Un C.R.S abattu
Pierre Julien : Un autre C.R.S abattu
Maurice Jany : un marinier et un C.R.S abattu
Lorraine Santoni : La fille du rouquin
Georges Brungard

AUTOUR DU FILM

- Avec SOLO, Jean-Pierre Mocky amorça un nouveau cycle : celui des films "noirs" dont il sera, à la fois, le scénariste-adaptateur, le réalisateur et, souvent, le principal interprète et qui renouent avec la tradition américaine du "thriller". Sous forme d'aventure policière, une action violente, au rythme précipité, exprime une pensée généreuse : L'ALBATROS (1971), L'OMBRE D'UNE CHANCE et UN LINCEUL N'A PAS DE POCHES (1974) et, dans les années 80, LA MACHINE A DÉCOUDRE (1986) ou AGENT TROUBLE (1987).

- Ces films contrastent avec la série de ses comédies au vitriol, satires impitoyables de l'hypocrisie et de la vanité humaines : SNOBS (1962), UN DRÔLE DE PAROISSIEN (1963), LA BOURSE ET LA VIE (1966), LES COMPAGNONS DE LA MARGUERITE (1967), LE MIRACULÉ (1987) et LES SAISONS DU PLAISIR (1988), entre autres.

- SOLO fut tourné avant "L’étalon" mais sortit après, pour cause d' interdiction par la commission de censure des films (l'avant première du 16/09/1969).

- Mocky sur le film :
"Mai 68 m'a déçu. Et de cette déception est né Solo, ma façon de voir l'après-Mai[...]
Solo annoncait Action directe et les Brigades rouges. Vincent sauve son frère et son amie mais il le paie de sa vie. Il ne s'agit pas d'une apologie de la violence mais d'une écoute des jeunes qui veulent changer la société et qui vont être pris dans l'engrenage. Les desperados du capitalisme sauvage. Leur mort sera inutile mais inévitable. Le film a eu un certain retentissement parce qu'il montre la fin des révolutions et de l'espérance."

- BOX OFFICE
France : 663 900 entrées.

AFFICHES


Affiche italienne

DIALOGUES (EXTRAITS)

"- On a décidé de tout faire péter, tout casser
- Voilà un bel objectif et qui ne manque pas d'ambition et où voulez-vous en venir exactement.
- Supprimer tout ce qui sent l'argent, tout ce qui est pourri, corrompu. Il n'y a que les jeunes pour purifier le monde
- Et vous pensez parvenir à ce noble objectif en bousillant quelques gros pleins de soupe qui s'envoient des petites pétasses de quinze ans. Mais demain matin quand ils seront enterrés au Père Lachaise, d'autres gros pleins de soupe les remplaçeront, il faudra les bousiller aussi, vous n'avez pas fini.
- Il faut bien faire quelque chose, les partis politiques qu'est-ce qu'ils font, ils organisent des colloques, des meetings, on fait des discours, on signe des pétitions, il faut tirer dans le tas si on veut que ça change.
- Tu sais moi aussi quand j'avais ton âge, j'étais un révolutionnaire, je militais vachement avec des gars qui aujourd'hui sont devenus tous des pantouflards, je te dis ça , je ne suis pas le genre de gars qui donne des conseils
- Parce que d'après vous il y a une solution peut-être
- Surement Se sucrer. Toi tu veux changer la société, moi je l'exploite. Il y a partout des belles femmes avec des bijoux, il suffit de les piquer. Partout il y a de l'amour, du flouz, de la joie, du bonheur et tout ça en musique."

"- Même si on connaît des petits moments de faiblesse, il faut aller jusqu'au bout de son idéal.
- Tu parles d'un idéal si on ne peut plus baiser en paix
- Vous ne comprenez pas. Autrefois les gens vivaient, mouraient même pour quelque chose, dieu, la patrie, la révolution, l'honneur. Aujoud'hui on vit comme des veaux, on fait des études, on passe des diplomes et pourquoi pour fabriquer, vendre, acheter des produits. Si c'est ça le bonheur, si c'est ça la grandeur de l'homme, c'est un monde idiot.
- Alors comme ça si on vous laisse faire, vous allez bousiller toute une flopée d'huiles.
- On a sélectionné des types vraiment pourris, on a fait notre enquête
- Vous avez fait une liste comme pour les élections
- Virgil veut taper dur, coup sur coup, pour frapper l'opinion. Il n'y a que quand les gens font dans leur culotte qu'on arrive à quelque chose
- Quand les gens font dans leur culotte, ils ne font pas la révolution, ils attendent qu'on arrête les terroristes derrière leurs volets et quand la route est à nouveau sure, ils partent en week-end."

CRITIQUES

Mon avis

Rompant avec une longue série de comédies, Mocky surprit son monde avec SOLO. Le film aujourd"hui devenu culte et emblématique du cinéma de Mocky se penche avec pertinance sur les conséquences de Mai 68 et des idéaux pervertis allant jusqu'au terrorisme pour afficher la haine des bourgeois et des parvenus. Mocky se distribue lui-même dans le rôle de Vincent Cabral qui se sacrifiera pour son frère, dans un personnage romantique, voleur à ses heures, mais qui ne cautionnant pas les actes révolutionnaires, y participera involontairement, en tout cas il n'arrivera pas à les empêcher.
Ce film figure parmi les plus grandes réussites de Mocky, près de 40 ans après, il n' a pas trop mal vielli, son discours restant encore très actuel. Il comporte une belle musique de Georges Moustaki, la mise en scène est alerte, rythmée, sans temps mort. Sur une trame policière à suspense (Vincent Cabral arrivera-t-il à retrouver son frère et l'empêcher de commettre d'autres actes terroristes avant que la police ne lui mette la main dessus), Mocky délivre avec justesse et efficacité son point de vue sur l'après mai 68 et sur la nécessité de changer le monde qui peut aboutir à une dérive violente et extrême.
Plus de 10 ans après avoir arrêté d'être acteur pour se consacrer pleinement à la réalisation, Mocky joue le rôle principal de son film, sans doute se sentant très proche du personnage et de ses idéaux. Il a imposé une image qui reste gravée dans nos mémoires, héros romantique, d'un individualisme forcené, avec l'imperméable, le chapeau noir sur la tête et le cigarillo vissé aux lèvres (acessoire qui lui servira à échapper à un barrage de police), image détournée des clichés du polar américain de série B que Mocky admire tant.
Le film sait être aussi émouvant, par une attention à des détails signifiants (la manie qu'ont Vincent et Virgil de manger des bouts de pain tartinés de moutarde, suggérant le lien qui les unit) ou des plans rapprochés sur des regards qui en disent long.
Pour qui ne connaîtrait pas le cinéma de Mocky, SOLO est un bel exemple de son savoir faire et de l'autre veine de son cinéma policière et critique de la société, indissociable de la veine comique satirique et burlesque.

Autres critiques

"Une débauche de violence dans un miracle de pureté" Maurice Clavel (Combat)

"Violent, haletant, rythme forcené, une magnifique flambée rouge et noir!"
Jean-Louis Bory (Le Nouvel Observateur)

"Dans le style des thrillers américains, Solo est un grand film romantique mené à un train d'enfer; un film violent et audacieux où de jeunes idéalistes s'en prennent à une société pourrie par l'argent et le sexe; un film tendre et sincère qui ne manque ni d'humour et de charme. Un flamboyant concerto en rouge et noir."
Claude Bouniq-Mercier - Guide des films de Jean Tulard

Critique sur blog Nightswimming

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