RESUME
Tim s'évade de prison, avec le plan d'attaque d'un convoyeur de fonds dans une petite ville du Jura. Tim rencontre Georgia, une prostituée, ex-maîtresse d'un gangster en train d'être jugé et recherchée par la police pour témoigner au procès. Elle suit Tim et son argent dans le Jura. Leurs relations sont tumultueuses, car Georgia est attirée à peu près par tous les hommes qu'elle rencontre, ce qui provoque la jalousie de Tim. Mais le couple se retrouve lorsqu'il s'agit de semer le désordre et le scandale partout où ils passent. Ils arrivent enfin dans le Jura, s'installent dans un appartement après s'être mariés. Tim trouve du travail dans un garage juste en face de la banque. Georgia accepte d'être sa complice. Ils établissent un plan minutieux: Tim doit sauter dans la voiture au moment où l'un des deux gardiens, grand mangeur de cacahuètes, ouvre la porte pour jeter son paquet vide dans une poubelle pendant que son collègue va chercher l'argent. Puis la voiture sera transportée dans une grande caravane aménagée à cet effet et jetée au fond du "Puits de la Mort" dans une mine désaffectée. Georgia et Tim gagneront ensuite la frontière suisse toute proche. Le jour "J" arrive mais, pas de chance, le gardien ne mange pas de cacahuètes ce jour-là. La deuxième tentative réussit et les convoyeurs sont même accusés d'avoir fait le coup. Le couple est tranquille jusqu'au moment où Georgia tue un policier qui l'a reconnue. Ils se réfugient quelque part dans la montagne. Georgia est enceinte. Huit mois plus tard, ils apprennent que la mine va être rouverte et décident d'y aller pour s'assurer qu'ils n'ont pas laissé d'indice. Mais Georgia tombe dans le puits et Tim est bêtement pris par la police alors qu'il essayait de la sauver.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jean-Pierre Mocky
Auteur de l'oeuvre originale Eliot Chaze
Dialogues : André Ruellan
Société de production : Koala Films,S.G.G.C. - Société Générale de Gestion Cinématographique
Producteurs : Jean-Bernard Fetoux, Jean-Pierre Mocky
Distributeur d'origine : Koala Films
Directeur de la photographie : Raoul Coutard
Compositeur de la musique : Vladimir Cosma
Décorateur : Etienne Méry
Assistant-réalisateur : Jean-Philippe Bonnet
Tournage : Début 23 mai 1989 Nice et sa région
Durée : 77 minutes

DISTRIBUTION
Jean-Pierre Mocky (Tim)
Laura Grandt (Georgia)
Marjorie Godin (La garagiste)
Pascal Ligier (Peter)
François Aragon (Un convoyeur)
André Sanfratello (Un convoyeur)
Anne Zamberlan (Maman Titi)
Jean Abeillé (M. Roque)
Christian Chauvaud (policier)
Mathieu Barbier (policier)
Stéphane Bignon (le barman)
Frédéric Forgeard (inspecteur chef)
Luc Delhumeau (M. Heralde)
Jean Cherlian (Jippy)
Alain Fourès (le spirite)

AUTOUR DU FILM

- EXPLOITATION
Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris) 17039
Nombre de salles de sortie (Paris) 3
Nombre de semaines d'exclusivité (Paris) 6
Nombre d'entrée première semaine (Paris) 7723

IL GÈLE EN ENFER est le trentième long métrage de Jean-Pierre Mocky. C'est par son affiche, jugée scandaleuse par une association intégriste que le film fit parler de lui. A la suite de plaintes, et sur les conseils du Bureau de Vérification de la Publicité, la R.A.T.P. refusa tout d'abord de l'apposer dans l'enceinte du métro. Un recourt en référé par la société de Mocky, Koala Films ordonna l'affichage dès " deux diablotins sexués ".

Ces problèmes succédaient à d'autres, survenus lors, du tournage : voitures et camions tombèrent souvent en panne, la maquilleuse fut renversée, l'ingénieur du son se brisa la jambe et Mathieu Barbier perdit un oeil et eut le nez cassé à la suite d'un tir d'arme à feu dans ses lunettes.


CRITIQUES

Mon avis

Un film un peu décevant de la part de Mocky, adapté d’une série noire, sorte de « Bonnie and Clyde » rehaussé de sexe. Mocky joue lui-même le rôle de Tim, petit truand évadé de prison, en cavale avec Georgia une prostituée de luxe se cachant elle aussi pour ne pas témoigner au procès de son amant, un gangster célèbre. Leur liaison est mouvementée, car Georgia saute sur tout ce qui bouge. La majeure partie du film consiste, outre les nombreuses scènes de cul (ils s’aiment d’un amour passionné et se culbutent dès qu’ils peuvent et n’importe où, y compris dans les toilettes), dans la préparation d’une attaque de convoi bancaire dans une petite ville du Jura. C’est là que l’intrigue est répétitive, on se lasse vite des repérages, de la préparation et de la répétition du coup. Mocky, en pleine forme physique, se montre nu (même en érection) et filme avec complaisance sa compagne de l’époque, l’actrice Laura Grandt, très souvent dénudée. Le film se laisse suivre sur un rythme nonchalant, avec un certain plaisir, pour peu que l’on goûte à l’univers de Mocky, mais ici avec moins de gueules qu’à l’accoutumée (hormis Jean Abeillé en beauf raciste inénarrable) et moins d’inspiration. Il est indéniable qu’après l’échec d' "Une nuit à l'assemblée nationale", le cinéma de Mocky peine à se renouveler, venant après Divine enfant, qui n’était pas une totale réussite, ce film ci accuse une baisse de régime certaine. Mais Mocky saura vire rebondir avec ses films suivants, notamment Bonsoir, Ville à Vendre, etc. Il faut aussi dire un mot sur Laura Grandt qui aura tourné 6 films avec Mocky , de Divine enfant à Bonsoir, son jeu décalé peut en surprendre plus d'un avec sa diction si particulière et un peu forcée. Ici elle chante même sur le générique final. Après Mocky, elle aura disparu complètement des écrans.


Autres critiques

"Encensé et défendu corps et âme par le Professeur Choron, Cavanna et l’ancienne troupe d’Hara-Kiri lors de sa sortie, nul doute que les amateurs de la célèbre revue satirique et grivoise des années 80 sauront apprécier ce film. Les autres beaucoup moins. Des gags à répétition tout droit sortis d'une BD comme lorsque Mocky s’accroche derrière sa voiture pendant que Georgia cherche à lui échapper, le tout filmé en accéléré pour donner un ton parodique. Des gags bien portés sur la chose avec un plan de Mocky en érection, une longue séquence naturiste sur la plage et de multiples plans où Laura Grandt est dans son plus simple appareil. Et pour finir une histoire assez rocambolesque avec un retournement final cathartique tout en étant assez cynique.
De fait Il gèle en enfer, même s’il intègre parfaitement le style Mocky (populaire et reprenant tous les codes de la série noire), est peut-être l’un de ses moins bons avec un jeu d’acteur horrible. Laura Grandt semble se prendre pour Anna Karina dans Pierrot le fou, ne sachant jamais réellement quoi faire elle non plus, mais dans son cas cela s’éternise durant tout le film. En outre son jeu, beaucoup trop forcé, fait tomber le film dans le ridicule et la farce grotesque alors que le rythme des retournements finit par lasser d’autant que l’histoire tourne souvent en rond et se répète pour finir droit dans le mur (ou dans le précipice !). Au final, un mocky assez fade qui, après un bon démarrage, tourne vite de l’oeil."
Nicolas Thys - Ecranlarge 21/03/2006

"Mocky ignore le romanesque bêlant pour mieux magnifier le romantisme absolu. Un film à la beauté subversive"
L'Idiot International

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