RESUME
Chiffonnier de son état, marchand de ballons d'occasion, tricheur des plus roublards, Papu, un beau soir, se fait renverser par une Rolls. Le voilà paralysé des deux jambes. Mais pas abattu pour autant: l'assurance des jumeaux chauffards va devoir lui payer gros. Seulement Ronald Fox Terrier, muet pour cause de balle perdue, ne l'entend pas de cette oreille. Et de traquer ce nouveau simulateur, qui, bernant tout son monde, à commencer par Sabine son employeur, ex-femme de petite vertu devenue humble servante du Seigneur, envisage avec plaisir ce pèlerinage à Lourdes qui lui rendra l'usage de ses jambes en lui conservant l'usufruit de son pactole. Dans le train pèlerin, Angelica la gitane, qui fait rougir le bel abbé Humus qui fait pâlir Monseigneur, se rend compte de la supercherie. Papu maugrée mais se résigne: il devra partager. Joulin aussi a découvert le pot aux roses. Cependant, lui ne dira rien. A condition que la presse convoquée puisse assister, appareils photos et caméras dehors, à la joie du "miraculé". Car Joulin a qui les affaires - financières - de Lourdes tiennent à coeur voit dans sa "guérison" le moyen idéal de les faire remonter. Bientôt la ville de Bernadette accueille le disparate cortège qui se précipite sur les confessionnaux vidéo à pièces et sur les boutiques à pieux souvenirs. Largué en rase-campagne en compagnie de Sabine, Fox Terrier retrouve la piste bien encombrée d'un Papu que Joulin, Angelica et une ligue, en petite voiture, de lutte contre les faux handicapés s'arrachent. Mais c'est la grotte et l'eau miraculeuse. Propulsé dedans, Papu, jambes soudain raides, ne peut en sortir seul. Et Ronald, qui a sauté à sa suite, devant Madame ébaubie, se met à parler... anglais!
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Patrick Granier,Jean-Pierre Mocky,Jean-Claude Romer
Sociétés de production : FR3 Cinéma,Initial Groupe, Koala Films
Producteurs délégués : Jean Cazes,Denis Freyd
Directeur de production : Bernard Bourgade
Distributeur d'origine : Cannon France (Paris)
Directeur de la photographie : Marcel Combes
Ingénieur du son : Philippe Combes
Compositeurs de la musique : Jorge Arriagada,Michael Nyman
Décorateurs : Etienne Méry,Jacques Moiteaux,Patrice Renault,Jean-Claude Sévenet
Assistants-réalisateurs : Jean-Paul Massoni,Thierry Nahon
Monteurs : Jean-Pierre Mocky,Bénédicte Teiger
Photographe de plateau Jean-Pierre Bonnotte
Tournage : France / Lourdes (Hautes-Pyrénées)
Durée : 1H27
Genre : Comédie
Sortie France : 18 Fevrier 1987


DISTRIBUTION
Michel Serrault (Ronald Fox Terrier)
Jean Poiret (Papu)
Jeanne Moreau (Sabine, dit le major)
Sylvie Joly (Madame Fox Terrier)
Roland Blanche (Plombie)
Jean Rougerie (Monseigneur)
Sophie Moyse (Angelica)
Hervé Pauchon (Joulin)
Marc Maury (l'abbé Humus)
Jean Abeillé (Victor)
Georges Lucas (le miraculé Dulac)
Dominique Zardi (Rondolo)
Christian de Smet (l'homme en bonne santé)
Antoine Mayor (le clown)
Youri Radionow (un badaud)
Eric Dod (un cyrano)
Olivier Hémon (un cyrano)
Gabriel Agoston (le grand-père aux ballons)
Jac Berrocal (un des membres de l'association)
Modi Doucouré (un des membres de l'association)
Jean-Marie Blanche (un joueur de bonneteau)
Daniel Villenfin (un joueur de bonneteau)
Marc-Xavier Bouchat (l'enfant au chien)
Olivier Brunhes (le curé français)
Nadia Castien (une acheteuse)
Jean-Pierre Clami (un policier)
Luc Delhumeau (un policier)
Marie Faure (une jeune touriste)
Patrick Fontana (Ahmed)
Jean-Claude Forestier (le pélerin belge)
Marjorie Godin (la bénévole)
Ariane Kah (la dame nue)
Didier Lalot (le pélerin dormeur)
Lisa Livane (la dame violette)
Trong Thong N'Guyen (le chauffeur de taxi)
Franckie Pain (Mapouletta)
Pierre-Marcel Ondher (l'Ecossais)
Marie-Christine Robert (Flora)
Jean-Claude Romer (le curé belge)
Sophie Sam (la femme de la momie)
Louis Sautelet (le contrôleur)
Isabelle Sauvage (la fille de la campagne)
Pascal Ternisien (l'interne)
Jacky Tertrin (Armand)
Antoine Valli (le speaker du train)
Michel Varille (le fils en bonne santé)
Abbes Zahmani (le reporter photographe)
Danièle Jacquillard (une prostituée)
Jean-Paul Massoni (un officiel à la gare)
Moïse Partouche (un pélerin)
Jean-Pierre Mocky(l'homme au bandeau noir)

NOTES
Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris): 249 970
Nombre total d'entrées France : 824 303

- Devant le refus de l'église de tourner dans la grotte, celle-ci fut reconstituée, ressemblant à s'y méprendre à la vraie dans une carrière de plâtre, à proximité de Salies-de-Béarn. Comme le déclara Jean-Pierre Mocky : "J'ai veillé à ce qu'elle soit ressemblante au moindre détail près. Elle est d'ailleurs plus authentique que la vraie (!) puisque j'ai fait reconstruire la piscine miraculeuse devant la grotte ainsi qu'elle se trouvait à l'origine alors qu'en réalité, on l'a déplacée sur le côté afin d'aménager un parking pour les cars de pèlerins. "

- C'est Jean-Pierre Mocky qui réalisa la bande-annonce du film. La scénette se passe dans un confessionnal où le cinéaste lui-même avoue avoir péché car il a réalisé un film.

- La sortie du film eut lieu un 18 février... jour de la sainte Bernadette ,la petite paysanne à qui la vierge était apparue dans la grotte. !

- Les rôles tenus par Poiret et Serrault devaient l'être initialement par Michel Blanc et Coluche, ce dernier avait donné son accord par lettre mais entre-temps il se tua à moto sur la route de Valbonne.

- Césars 1988
Nomination Meilleure actrice : Jeanne Moreau
Nomination Meilleure actrice dans un second rôle : Sylvie Joly

CRITIQUES

Mon avis

Un des gros succès publics de Mocky et aussi un de ses films les plus réjouissants. Avec en toile de fond une arnaque à l'assurance et une satire du mercantilisme lié à la religion , l'exploitation des pélerins et des miracles faite autour de Lourdes (confessionaux vidéos minute , dans toutes les langues, marchant avec des pièces; boutiques à Lourdes vendant des petits jésus en plastique et des bidons pour l'eau bénite hors de prix).
C'est aussi et surtout trois grands numéros d'acteurs : Poiret en chiffonnier sale, avec des croutes sur le visage et un catogan, Serrault en agent d'assurance muet mais pas sourd avec un collier de chien autour du cou (il s'appelle Fox terrier !) et enfin Jeanne Moreau en ancienne pute reconvertie en petite soeur des pauvres. Ils se régalent de leur rôle et nous avec.
Comme d'habitude chez Mocky, il y a du bon et du moins bon, il ne se censure pas, ainsi tous les gags ne sont pas tous très fins mais c'est ça qui fait le prix de son oeuvre. I y a des scènes hallucinantes que seul lui peut oser, il faut voir la conversation téléphonique entre Serrault le muet et Sylvie Jolie (tout en bruits d'animaux) ou la scène de confession intime entre Serrault et Jeanne Moreau finissant en petite gaterie. Rien n'arrête Mocky surtout si de grands acteurs se plient de bon coeur à des scènes plus que casse gueules.
Ce film ne plaira pas aux habituels détracteurs de Mocky qui trouveront son comique grossier et vulgaire, les autres seront ravis par son humour iconoclaste, insolite et sans limite.
Mocky est finalement un moraliste, la fin inattendue s'avère très morale à l'issue du bain dans l'eau de la grotte, le simulateur devenant vraiment paralysé et le muet fervent croyant retrouvant l'usage de la parole, dieu est intervenu punissant les mécréants et récompensant ses fidèles.

Autres critiques
"Poiret incarne un chiffonnier qui simule la paralysie et se rend à Lourdes pour profiter d'un "miracle"... On attendait une attaque en règle contre les marchands du temple, on se retrouve avec une banale escroquerie à l'assurance qui n'a même pas la méchanceté et le cynisme de La grande combine, de Billy Wilder. C'est filmé à "la-va-comme-je-te-pousse" (sur un fauteuil roulant, bien sûr), Poiret et Serrault ne sont pas "roulants" et Jeanne Moreau est une piètre petite soeur des pauvres nymphomane."
Olivier Serre - Télérama

"On espérait une féroce attaque anticléricale, ou du moins une charge contre les marchands du temple. On ne retrouve qu'un banal chantage à l'assurance. C'est dommage, car il ne reste qu'une sinistre guignolade"
Claude Bouniq-Mercier - Guide des films Jean Tulard

"Je n'aime pas beaucoup le Miraculé. Comme pour les faux grands Chabrol (le Boucher, Que la bête meure), c'est un faux grand film. Il a tout bon sur le papier, pas pour de vrai. L'idée, les acteurs, tout est bon. L'anticléricalisme, les cabines à confession, Jeanne Moreau, Poiret et Serrault réunis, quoi de plus excitant ? On se dit que c'est gagné d'avance. Mais le Miraculé n'est qu'une succession de moments forts, ce qui ne le rend drôle à revoir qu'en bande-annonce ou en extraits télé. A force de coudre ensemble des clips comiques, on n'obtient que ça : des clips. Sur un sujet voisin, choisir plutôt Un drôle de paroissien (1963). Sur un sujet sérieux, choisir l'Ibis rouge (1975), qui ressemble tant aux Fantômes du chapelier de Chabrol que ce n'est pas drôle. Réussir un film de bout en bout, ça ne se décrète pas, ça tient du miracle."
Louis SKORECKI.

"Servi par le trio Serrault-Poiret-Moreau en pleine forme, l'incorrigible Mocky s'en donne à cœur joie. Pimentée par un joyeux jeu de massacre dézinguant les « marchands du temple » et autres exploiteurs de la foi religieuse, sa charge anticléricale ne manque pas de piquant. Bigots et intégristes de tout bord s'abstenir…"
Philippe Ross - Télé7



VIDEOS

Archive INA Poiret et Serrault en promotion pour le film (diffusé le 23/12/86) © INA


AFFICHES


Affiche espagnole

PHOTOS