RESUME
Avant le match, l'atmosphère est déjà surchauffée. Et l'inspecteur de police Granowski sait déjà qu'il aura fort à faire parce que les supporters sont venus en masse, par cars entiers. Maurice, lui, l'arbitre, oublie pour l'instant qu'il va avoir à maîtriser vingt-deux hommes prêts à taper du pied dans un ballon, en s'occupant tendrement de son amie Martine. Le match est heurté. Maurice, à un moment, siffle un pénalty; l'excitation est à son comble. Et, à la fin du temps réglementaire, les visiteurs sont battus. Mais les supporters, emmenés par Rico et Albert, entendent bien dire son fait à l'arbitre. Ils l'attendent alors à la sortie du stade. Celui-ci parvient néanmoins à sortir subrepticement avec Martine, pour participer à une table ronde télévisée sur l'arbitrage. Lorsque Rico et ses amis l'aperçoivent, leur fureur redouble. Ils se précipitent au studio de télévision et se lancent à la poursuite de Maurice et Martine. Ceux-ci se réfugient dans un centre commercial et profitent de quelques matelas pour passer le temps du mieux qu'ils peuvent pendant que les supporters les cherchent. Caché, Rico aperçoit une ombre qui se profile vers lui, il frappe et tue Béru, l'un de sa bande. Aussitôt, il appelle à l'aide, accusant Maurice de ce meurtre. Albert, Teddy et les autres sont alors bien décidés à se venger. Ayant gagné l'appartement de Martine, Maurice et son amie se sentent tranquilles. Mais Rico et les autres ont réussi à les retrouver. Ils procèdent à l'assaut de l'appartement. Nouvelle fuite de Martine et Maurice, alors que les morts accidentelles s'accumulent - les assaillants prennent des risques - et que la police survient toujours trop tard. Cependant, au moment où Rico lève une hache sur Maurice, Granowski arrive. Bientôt la poursuite reprend parce qu'un des supporters a fait diversion. Martine et Maurice succombent au moment où ils se croyaient hors de danger.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma
FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jacques Dreux,Jean-Pierre Mocky
Auteur de l'oeuvre originale Alfred Draper
Sociétés de production : Lira-Eléphant,TF1 Films Productions, RTZ Productions
Producteur délégué : Raymond Danon
Producteurs exécutif : Daniel Deschamps
Producteur exécutifs : Maurice Illouz,Pierre Darçay
Distributeur d'origine : PlanFilm
Directeur de la photographie : Edmond Richard
Ingénieurs du son : Luc Perini, Lucien Yvonnet
Compositeur de la musique : Alain Chamfort
Musique additionnelle : Gioacchino Rossini
Interprète des chansons : Viktor Lazlo
Décorateur : René Loubet
Costumes : Monique Tourret,Laurence Lévy
Maquilleur : Catherine Demesmeaker
Assistants-réalisateurs : Etienne Méry, François Crozade, Pierre Senelas, Virginie Barbay
Monteurs : Catherine Renault,Jean-Pierre Mocky
Cascades : Patrick Cauderlier
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h22
Tournage : Créteil, Val-de-Marne, France (centre commercial) / Marne-la-Vallée, Seine-et-Marne, France / Noisy-le-Grand, Seine-Saint-Denis, France (immeuble blockhaus de Martine) / Rouen, Seine-Maritime, France(stade)
Sortie France : 22 Fevrier 1984
DISTRIBUTION
Michel Serrault (Rico)
Eddy Mitchell (Maurice Bruno)
Carole Laure (Martine Vannier)
Laurent Malet (Teddy)
Claude Brosset (Albert)
Jean-Pierre Mocky (Granowski, l'inspecteur)
Sophie Moyse (Philippon)
Nathalie Colas (Malou)
Géraldine Danon (Cathy)
Michel Stano (Alain)
Vincent Solignac (Beru)
Jean Abeillé
Christian Chauvaud
Fausto Costantino
Nathalie Dauchez
Michel Degand
Thierry Geoffrois
Patrick Granier
Olivier Hémon (Max)
Maurice Illouz
Antoine Mayor
Hervé Pauchon
Emmanuel Pinda (Gus)
Tania Thomassian (une supporter)
François Toumarkine (un supporter)
Dominique Zardi (un supporter)
Jean Cherlian
Lisa Livane
Jean-Claude Tiercelet (le voisin au chien)
Henri Attal (le voisin du 16ième étage)
Elisabeth Rambert (la patronne du café)
Jean-Claude Forestier (le gardien du stade)
Charles-Henri Daumez (le jeune de la surprise-party)
Pierre-Marcel Ondher (le locataire dans la cave)
Jean-Marie Blanche (le présentateur télé)
Jean-Paul Bonnaire (le serveur de la pizzeria)
Gabriel Agoston (l'homme du couple)
Charlotte Pichon (la femme du couple)
Jean-Claude Romer (l'invalide)
Marjorie Godin (la femme de l'accident)
Robert Yacar (l'espagnol)
Catherine Couronne (la bonne)
Philippe Guiraud (le policier adjoint)
Daniel Perche (un spectateur)
Pascale Feuillard (la dame du restaurant)
Luc Delhumeau (le spectateur qui achète les billets au noir)
François Toumarkine (Un supporter)
AUTOUR DU FILM
- Exploitation
Nombre de salles sur Paris : 36
Nombre d’entrées 1ère semaine sur Paris : 59 051
Nombre de semaines d’exclusivité : 4
Nombre totale d’entrées en fin d’exclusivité : 103 804
(Source BiFi)
- Serrault par Mocky
"Vous savez, cela fait longtemps que je pense que les acteurs comiques sont aussi d'excellents acteurs dramatiques. Les exemples classiques sont Fernandel, Bourvil et Raimu (...). Quant au personnage de Serrault dans A mort l'arbitre ! (1983), il est un peu comparable à Robert Le Vigan dans Goupi Mains rouges, c'est-à-dire un personnage d'exception."
- Jean-Pierre Mocky a déclaré qu'il voulait dédier son film "à tous ceux qui meurent pour rien" et décrire dans le temps même de l'histoire (puisque le film a exactement la durée de cette poursuite qui se déroule après le match) le phénomène de la colère non préméditée chez des gens tout à fait moyens et ordinaires tels que Rico et sa bande. " Un de ces films qui démarrent comme une comédie et se terminent en tragédie".
Le club des supporters du F.C. Rouen a fourni l'essentiel de la figuration.
CRITIQUES
Mon avis
A mort l' arbitre figure parmi les grandes réussites de Mocky avec le traitement d'un grand sujet : la betise humaine à travers le fanatisme et la folie des supporters de football bien avant que l'on parle de hooliganisme et deux ans avant le drame du Heysel, Mocky a toujours été un visionnaire.
Mené par un Michel Serrault, très bon, qui n' a jamais été aussi antipathique, sadique, lâche , d'une beauferie monumentale, on assiste au déchaînement d'une horde de supporters contre un arbitre, à la suite d'un penalty sifflé contre leur équipe. Comme il est bien dit dans le film : une fois par semaine, ils ont l'impression d'exister. Des êtres englués dans une morne existence, dans un travail routinier, le plus souvent travaillant en usine, trouvent un défouloir à se retrouver en bande à supporter une équipe de quelque sport que ce soit et libèrent leurs plus minables pulsions violentes et sexuelles.
Les décors sont bien exploités pour leur aspect deshumanisé, fantastique ou menaçant que ce soit un centre commercial déserté, l'immeuble blockhaus où habite l'amie de l'arbitre,une usine chimique ou le chantier souterrain de la fin.
Le film plus de vingt après reste toujours d'actualité, plus que jamais, la grosse charge jugée caricaturale à l'époque a vité été rattrapée par l'actualité, les bagarres sur et autour des stades sont devenues monnaie courante.
Léger point faible du film : la musique d'Alain Chamfort pas terrible qui nous donne droit au beau milieu du fim à un duel musical entre une des ses chansons chantée d'un côté de l' imeuble et la musique de Rossini de l'autre côté.
L'interprétation est bonne dans son ensemble, on retrouve les habitués du Mocky Circus parfaitement crédibles dans le rôle des supporters : Jean Abeillé, Dominique Zardi, Antoine Mayor, François Toumarkine. On a là aussi un parfait exemple du goût de transformation des acteurs cher à Mocky avec la minerve et la petite moustache qu'il fait porter à Laurent Malet qu'il devait estimer trop lisse ou trop propre pour le rôle.
Eddy Mitchell est convaincant dans son rôle, il était un peu à ses débuts d'acteur et retrouvera Mocky et Serrault sur Ville à vendre.
Même si le film a sans doute un peu vieilli dans la forme, il reste hautement recommandable pour qui veut appréhendrer le style de Mocky dans toute sa splendeur et sa vision à charge contre la connerie humaine.
Autres critiques
"Retour à des instincts primaires, sauvages; la foule devient une horde dès qu'elle trouve un leader pour la fanatiser (" C'est con une foule; ça suit le plus dingue, et il y en a toujours un de dingue " J.-P.M.). La connerie dangereuse, à l'état pur, filmée dans des décors fantastiques, voire suréalistes, en temps réel, sur un rythme soutenu tenant le spectateur en haleine : une réussite de Mocky."
Claude Bouniq-Mercier - Guide des films Jean Tulard.
"Serrault impeccable en beauf teigneux, fait froid dans le dos. Sur la pulsion de mort, sur le parallèle entre sexualité et violence, Mocky fait mouche. Sauf sur la fin".
Jacques Morice - Télérama.
"Satire vraiment flippante – et toujours d’actualité – du fanatisme des supporteurs qui confirme que, quand on en lui donne les moyens, Mocky est l’un des rares réalisateurs français capable d’exceller dans le registre casse-cou du fantastique social"
Samuel Douhaire - Libération 29/09/2006
"Une satire incisive et corrosive de la folie des supporters de football. Ce film, qu'on aurait dû diffuser au momentdu Mondial, pour rire, appartient aux œuvres inspirées de Mocky sans doute en raison de la sécheresse du trait, du rythme échevelé que le cinéaste imprime à cette démente chasse à l'homme dans des cités modernes et des centres commerciaux de banlieue. Parfois, ça rappelle un peu l'ambiance de Zombie (Dawn of the dead) de George Romero."
VINCENT OSTRIA - Les inrocks 03 février 1999
LIENS
Histoire du tournage sur devildead.com
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Générique
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